De Shimla à Tucson en passant par Phitsanulok
Des peintures en murs, une route un peu haute et des livres à la tonne.
Bonjour,
permettez-moi de vous souhaiter une excellente semaine en compagnie, aujourd'hui, d'une longue balade, d'un coin lecture, de fresques chatoyantes, de peintures édifiantes et d'une vieille cave.
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Bonne lecture !
Trop près de toi, mon Dieu
Imaginez. Imaginez un monde où, au lieu de se déplacer en voiture, ou même en bus, à vélo, on vaquerait plutôt à ses occupations en téléphérique. C'est beaucoup plus facile à fabriquer qu'une voiture volante, comme dans le train on peut y bouquiner et comme dans l'avion se bourrer de whisky au Xanax parce que quand même, c'est haut, trop haut (mais ne buvez jamais de whisky au Xanax, faites comme si je n’avais rien dit).
Des téléphériques partout, ce serait une belle idée et c'est le rêve de Mukesh Agnihotri, gouverneur de l'Himachal Pradesh en Inde. Pour que ça marche, il faudrait juste que ce soit une région pas trop souvent frappée par des pluies diluviennes ou propice aux glissements de terrain, mais j'y reviendrai.
Pour l'instant, restons dans le rêve. Félicitons-nous, avec Mukesh, de la mise en chantier d'un nouveau réseau de téléphériques ("comme en Suisse", s'emballe-t-il), à Shimla, capitale de l'Himachal Pradesh, une région quelque peu vallonnée au nord de l'Inde. Le projet est conçu comme un véritable réseau transport public, dans cette ville de 170 000 âmes, perchée à 2 kilomètres au-dessus du niveau de la mer.

Le futur téléphérique de Shimla, dont l'ouverture est prévue en 2027, courra sur près de 14 kilomètres et desservira, via trois lignes, 13 stations incluant la gare, des écoles, des hôpitaux et des bâtiments administratifs. Il prévoit de transporter jusqu'à 2 000 passagers par heure dans les deux sens (et vise les 6 000 à terme).
Ce n'est qu'un début : des téléphériques, Mukesh Agnihotri en veut plus, beaucoup plus. Au moins trois autres lignes, en particulier pour développer le tourisme. Comme celle qui ira de Dhalpur à Peek (1,2 km, petit joueur) ou, plus sexy, un projet de 38 kilomètres pour relier les villes de Shimla et Parwanoo, dans le district voisin.
Il est vrai qu'il n'a pas tellement d'autres solutions sous la main, pour à la fois désengorger les routes, déjà nombreuses dans Shimla et les alentours, mais aussi pour permettre à tout-un-chacun de visiter les temples magnifiques du coin que la tradition aime à poser en hauteur. Celui dédié à Baglamukhi, par exemple, est depuis décembre dernier accessible via un téléphérique qui a déjà embarqué 69 000 passagers, selon l'Indian Express. L'installation a même été utilisée "lors de catastrophes naturelles" (nombreuses dans la région mais j'y reviendrai), "pour des opérations de sauvetage". Sa vitesse de 20 kilomètres par heure est une belle prouesse, d'autant plus bienvenue que ses cabines survolent 14 kilomètres d'une route tortueuse qu'auparavant il fallait se cogner pour admirer cette splendeur dédiée à la déesse tantrique.
(Ce périple-là n'amène pas au temple de Baglamukhi mais de Jakhu et, non, inutile de pousser, je ne mettrai pas les pieds dans cet engin de la mort, c'est juste pour illustrer).
Sinon, ai-je dit que construire des téléphériques dans une région fertile en séismes et en inondations, ce n’était pas toujours une bonne idée ? Sans doute pas… car ce n'est pas moi qui le dis. C'est l'ancienne professeure de géographie de l'université de Patiala (Pendjab), Gurinder Kaur, dans une tribune publiée par le toujours passionnant magazine Down to Earth : "Si l'on veut que Shimla soit comme la Suisse, il faut d'abord apprendre de ses méthodes de planification et d'exécution, minutieuses quand il s'agit de construire en montagne".
Rien que cet été, rappelle-t-elle, la mousson a tué plus de 5 000 personnes dans la région. Les biens matériels ne sont pas épargnés ("6 000 maisons et plus de 450 boutiques et usines ont été entièrement ou partiellement endommagées"). Les torrents d'eau entraînant des glissements de terrain, les catastrophes s'accumulent : "à date, l'État a connu 135 glissements de terrain, 95 crues subites et 45 pluies torrentielles sous orage". Tout cela fracturant également les infrastructures, des transformateurs électriques au réseau d'eau potable en passant par les routes et les tunnels.
C'est qu'on a bien tout fait pour empirer les choses :
Avant de commencer tout projet de développement en ces lieux, il est crucial de recueillir les opinions des géologues, des experts environnementaux et des habitants. Cependant, sous prétexte de croissance économique, le gouvernement a précipité la construction d'autoroutes quatre-voies pour relier les villes de Shimla, Manali, Kullu, Mandi, Dharamshala et Dalhousie, tout en creusant des tunnels pour réduire les distances. Il est important de noter que dans les régions montagneuses, toute construction nécessite de commencer par abattre les arbres. Leur absence provoque l'érosion des sols et les coulées de boue, et les montagnes déforestées connaissent des écoulements d'eau accrus en cas de pluie. De plus, creuser à coups d'explosifs les rend instables et les fragilise.
[…]
Ainsi, chaque année, le nombre de coulées de boue et de glissements de terrain dans l'Himachal Pradesh et les autres régions montagneuses s'accroît rapidement. Selon le département de gestion des catastrophes, il n'y avait que 16 incidents de ce type en 2020, contre 117 en 2022. Sept fois plus, en trois ans.
Petit bonus : c'est aussi par là-bas, l'Himachal Pradesh s'appuyant sur les contreforts de l'Himalaya, que se rencontrent les plaques tectoniques d'Inde et d'Eurasie : notre professeure Gurinder Kaur dénombre 4 séismes sur le seul mois d'août de cette année, de magnitudes de 3,3 à 4 sur l'échelle de Richter. "En moyenne, 14 par an".
(Quant aux conséquences éventuelles du changement climatique, comme la fonte des glaciers, génératrice de potentielles coulées de boue plus conséquentes encore, ça concernera surtout les générations futures, donc inutile de se casser la tête).
Il n'est donc pas impossible que les téléphériques aient, dans les mois à venir, un peu de plomb dans l'aile. Attendons de voir. Mais, entre nous, la visite de l'Himachal Pradesh, ça peut attendre, je crois. Qu'en pense Madame Kaur ?
Il est indéniable que la nature a béni l'Himachal Pradesh d'une immense beauté. Le climat, doux, l'air, pur et frais, les sources et les cascades d'eau claire, les fleuves et leurs affluents, les grands arbres et les hautes montagnes captivent tout le monde. C'est pour cela que les résidents des États voisins s'y ruent durant les mois d'été, afin d'échapper à la chaleur.
Bon OK d'accord, c'est tentant.
J'attendrai quand même la liaison Lyon Part-Dieu - Shimla en tyrolienne. Ce n'est pas la porte à côté, certes, mais les Chinois vont bien nous installer ça.
Coin lecture
"Moi ? Bien sûr que je connais Dolly Parton. Ses classiques en tout cas, comme tout le monde : "I Will survive", "Dancing Queen"…", aurais-je pu dire la semaine dernière encore, sans trop d'égards pour l'interprète de l'un (Gloria Gaynor, évidemment) ou de l'autre (Abba, bien entendu).
Mais depuis, je me suis intéressée de plus près à la chanteuse, non pas de disco mais de country (c'est presque pareil). Ses tubes s'appellent plutôt "Jolene" ou "I Will always love you" (dont la reprise par Whitney Houston est à l'origine de plus d'un conflit de voisinage…). Par "tubes" il faut bien comprendre "gros, mégas tubes" : 25 Numéros 1 selon le classement Billboard, au moins 100 millions de disques vendus dans le monde…Elle bat des records à temps plein depuis son premier album, en 1967.
Ce qui fait beaucoup d'oreilles mais aussi beaucoup de billets. Or avoir beaucoup d'argent, ce n'est pas facile, on le sait bien parce qu'on n'arrête pas de nous le répéter. Sauf pour Dolly Parton, qui a trouvé un usage original à son patrimoine.
Comme elle l'explique dans cette vidéo, cette idée neuve, elle la doit à son père : "il était l'homme le plus intelligent que j'ai jamais connu. Mais je sais, dans mon cœur, que le fait qu'il ne savait pas lire est probablement ce qui l'a empêché de réaliser tous ses rêves. Insuffler aux enfants l'amour de la lecture est devenu ma mission".
Pour accomplir sa mission Dolly Parton a créé en 1988 la Fondation Dollywood, dans son patelin natal du Tennessee (454 habitants en 2020, désolée, c'est un patelin). L'idée était d'abord de lutter contre le décrochage scolaire au lycée. En promettant —sérieusement— de donner 500 dollars à chaque élève qui obtiendrait l'équivalent du bac. Le succès (la fondation se targue d'un taux d’abandon passé subitement de 35 à 6 %) l'a poussée à faire mieux.
Ainsi, en 1995, a-t-elle créé la Bibliothèque de l'Imagination. Là aussi, la simplicité de l'idée a permis de conserver leurs pattes aux canards du coin : il s'agit de donner, gratuitement (c'est un pléonasme, je le sais mais des fois, insister, ça fait du bien), un livre par mois aux enfants inscrits, et ce jusqu'à leurs cinq ans (âge à partir duquel, en moyenne, on intègre l'école aux USA).
Une idée si fructueuse que l'Imagination Library est désormais présente dans les 50 États, ainsi qu'au Royaume-Uni, en Irlande, au Canada et en Australie. De quoi servir bien des lectrices et lecteurs : 25 000 enfants en bénéficient en Arizona, s'émerveille l'Arizona Daily Star, à l'occasion des 30 ans du programme.
La Bibliothèque de l'Imagination est devenue un partenariat multinational entre la Fondation Dollywood —dont le seul but est la distribution de livres— et des relais locaux, dans chaque endroit où elle est active. Ces relais sont le plus souvent des bibliothèques, des associations ou des écoles de quartier. Chacun ajuste le programme pour l'adapter aux besoins et aux ressources propres à sa communauté.
L'Imagination Library est arrivée en Arizona en 2009, avec des opérations pilotes dans les comtés de Graham et Greenlee. Aujourd'hui, on en compte 48, au sein de tout l'État.
Les principes de base sont, eh bien, basiques : il est demandé aux partenaires locaux de contribuer à hauteur de 2,6 dollars par mois et par enfant. La fondation fait le reste, de la sélection à l'achat des livres, jusqu'à la livraison à ses 2 millions de jeunes lecteurs mensuels.
"Nous nous engageons à fournir des livres de grande qualité, adaptés à leur âge, à autant d'enfants que nous pouvons en faire rentrer dans le programme", explique la directrice régionale Michelle Anthony depuis ses bureaux de Denver. "Les livres changent chaque année —un panel d'experts en littérature enfantine les choisit— mais le premier que reçoit chaque enfant est toujours La Petite Locomotive qui Pouvait. Quand il ou elle arrive à l'âge de 5 ans, le dernier est toujours Attention école maternelle, j'arrive !. Entre les deux, chaque livre est une surprise".
Deux livres par an sont bilingues, avec du texte en anglais et dans une seconde langue. Et chaque ouvrage est personnalisé grâce à un autocollant au prénom de l'enfant apposé sur la quatrième de couverture.
La Petite Locomotive qui Pouvait (The Little Engine That Could en V.O.) est un classique de la littérature enfantine nord-américaine paru en 1930. Quand la locomotive d'un grand train tombe en panne, et qu'il faut prendre le relais, les plus grandes motrices refusent, s'estimant trop importantes pour cela. C'est la plus petite qui accepte le défi. Grâce à son leitmotiv "I think I can !" ("Je crois que je peux !"), elle amène le véhicule à bon port, en dépit des difficultés et des collines qui jonchent le trajet.
On comprend que la philosophie soit allée droit au cœur de la chanteuse, autrice, compositrice, actrice, businesswoman et bonne fée. Réaliser ses rêves, et l'idée que c'est dans les cordes de toutes et tous, avec peut-être un peu d'aide, est important pour cette fille d'agriculteurs aux 14 frères et sœurs. Elle ne voit d'ailleurs pas sa mission autrement, à en juger par la lettre qu'elle a signée pour présenter sa bibliothèque magique :
J'aimerais vraiment que votre communauté rejoigne notre famille, alors, s'il-vous-plaît, prenez le temps d'explorer notre site. Partageons ensemble ce rêve, qui est que tous les enfants devraient grandir dans une maison pleine de livres.
Le premier pas est toujours le plus difficile mais on ne sait jamais, tant qu'on n'a pas essayé…
On trouve encore cet état d'esprit dans l'un de ses plus grands succès, "9 to 5" ("De 9 heures à 5 heures"). J'avoue, le rapport commence à se faire un peu lointain, mais j'ai simplement craqué sur ce véritable poème, à mes oreilles, de 1980 (et bande-son du film éponyme, où joue aussi notre artiste).
De 9 heures à 5 heures, ouais, ils vous mènent où ils le veulent Il y a une vie meilleure et c'est à elle que vous pensez, non ? Le gagnant, c'est toujours le plus riche, quoi qu'ils disent, Et vous passez votre vie à remplir d'argent son portefeuille.
Beauté
Du beau mur
En 2009, Hong Kong avait encore des droits. Jasper Wong artiste et fondateur de la galerie Above Second, par exemple, pouvait en toute liberté créer le World Wide Walls Festival, depuis devenu "un réseau mondial d'artistes et d'événements dédiés à l'art mural, de rue, contemporain".
Le World Wide Walls, c'est la fête des murs. C'est un moment pour, en toute liberté, sur trois continents (chaque ville ayant choisi ses propres dates), tout repeindre aux couleurs que l'on aime. C'est-à-dire toutes les couleurs, sauf le gris (et le brique, couleur du sang, couleur de la violence).
Du 15 au 21 septembre, ce sera à Hawaï de se faire un peu plus belle. L'archipel américain a été l'une des premières déclinaisons locales du WWW, dès 2010. Cette année, "plus de 50 fresques seront créées par des artistes locaux et internationaux à l'école Farrington High, dans le quartier de Kalih […], l'un des plus défavorisés d'Honolulu".
On pourra en voir quelques images sur Instagram. Ou découvrir la liste des graffeurs retenus, ainsi que les prouesses colorées de l'édition précédente, sur le site du magazine canadien Booooooom (c'est 7 "O", j'ai compté).




Hawaï Walls 2025 Via Booooooom
De la grosse toile
Dans un autre genre, les couleurs sont aussi de sortie au Musée des Arts Décoratifs, Appliqués et Populaires de Moscou.
Celui-ci a eu l'excellente idée de mettre à l'honneur un pays à la subtilité artistique trop souvent négligée, la République Populaire Démocratique de Corée (du Nord ; son titre officiel dit simplement "de Corée" mais bon, des Corées, il y en a quand même deux).
L'exposition baptisée "Pays d'un grand peuple" rassemble, pour la première fois hors du territoire, des œuvres d'art du pays le plus fermé au monde. Elle rassemble "123 œuvres, dont de la peinture coréenne nationale (période Joseon), des gravures, des céramiques, des mosaïques et de la broderie, qui n'avaient jamais été montrées en Russie", nous dit le site du musée. Un programme prometteur (la période Joseon s'étale sur plusieurs siècles, jusqu'à 1910), hélas vite démenti par les quelques images montrées à titre d'exemple :


Ou celles que l'on aperçoit sur le reportage officiel réalisé lors du vernissage et relayé par The Moscow Times. Ce magazine indépendant (et dissident) a en prime pu mettre la main sur le catalogue :
[Il] décrit les créations comme autant de célébrations des accomplissements de la Corée du Nord sous la direction de Kim Jong-Un et affirme que les œuvres dépeignent "la puissance de sa capacité défensive, la réalité, quand les rêves et les idéaux du peuple sont brillamment satisfaits [et] l'esprit inflexible, la dignité du peuple coréen, qui soutient le parti et le leader de tout son cœur, siècle après siècle, génération après génération".
La ministre de la Culture russe, Olga Lyubimova, a saisi l'occasion pour annoncer de futurs événements culturels "majeurs" en partenariat avec la dictature asiatique.

D'autres photos sont disponibles sur le site du Moscow Times, comme sur celui du musée. Elles valent le coup d'œil.
Et puis, si jamais la visite vous donne envie de vous emparer des moyens de production pour les rendre aux ouvriers et paysans, vous n'aurez pas complètement perdu votre temps.
Musée des Arts Décoratifs, Appliqués et Populaires de Moscou via The Moscow Times
C'est par là
"Alors ça, c'était une belle balade !". Voilà une phrase rarement dite avec autant d'enthousiasme que celui dont a dû faire preuve Mongkol Khamsuk, le responsable du Parc National de Phu Khat au nord de la Thaïlande, en août dernier (c'est un petit rattrapage de rentrée).

Au terme d'une patrouille de 3 jours, et en s'éloignant un peu des sentiers habituels, un groupe de garde-forestiers sous sa direction est tombé sur une véritable splendeur architecturale. Et surtout historique : une caverne inconnue dont les dessins, humains, remontent à deux mille ans.
À l'origine, leur mission n'avait rien à voir avec l'âge de fer Thaï. Son objectif, selon le Bangkok Post, "était de prévenir le braconnage et de contrôler la vie sauvage dans le bassin de Khwae Noi, connu pour la richesse de sa biodiversité".

Une fois profondément enfoncés dans la jungle, les rangers sont tombés sur une caverne de grès, à environ deux kilomètres du quartier général de la zone sanctuaire. C'est une zone uniquement accessible à pied et à condition d'être équipé d'un GPS. Aucune autre trace ne mène au site, qui s'avère particulièrement bien caché.
La découverte est toute fraîche. Elle ne pourra dévoiler ses mystères qu'une fois explorée par des archéologues, que j'imagine à peine plus excités que moi.
Tout ce que l'on peut en dire pour l'instant c'est que, parmi les bons côtés de l'époque, tout de même, on peut l'admirer simplement, d'un clic, grâce aux photos haute définition, publiées directement sur Facebook par ces patrouilleurs curieux. Lou Reed l'avait bien dit : il ne faut jamais hésiter à faire un détour par les chemins sauvages.




Mais aussi, mais encore
Les nouvelles auxquelles vous avez échappé
75 galeries, 18 pays et des dizaines d'événements quotidiens : la Semaine Artistique de Berlin vient de clore son édition 2025. Artsy a retenu 8 expositions, mais je préfère la sélection de FAD magazine, plus moche mais plus rigolote. (FAD Magazine) —Le fabricant chinois Huawei dévoile son central de rechargement de 100 Mégawatts. Ses 18 baies à 1,44 MW, et 108 autres à 600 kW, peuvent recharger 700 camions électriques par jour. (Interesting Engineering) — Avec réticence et un peu tard, la Cour Suprême de Copenhague reconnaît, au terme d'années de procédure, que Ahmed Samsam, condamné en Espagne en 2018 à 8 ans de prison pour avoir servi sous les drapeaux de l'État Islamique, était en fait un agent double qui opérait pour les services de renseignements danois. Il n'avait d'ailleurs rejoint la Syrie que sur ordre de son gouvernement (Helsinki Times). — Au Burkina Faso, le nouveau code de la famille prévoit deux à cinq ans d'emprisonnement pour les auteurs de "pratiques homosexuelles" (elles n'étaient pas, jusqu'ici, formellement interdites). Les codes pénaux du continent vont de l'absence totale de criminalisation à la peine de mort, comme le recense la carte établie par Jeune Afrique. (Jeune Afrique) — The Dinah, le festival de Palm Springs réservé aux lesbiennes "et à leurs alliées", à base de concerts et de piscines géantes, cherche une repreneuse : sa créatrice Mariah Hanson raccroche le maillot à l'orée de la 35ème édition, qui s'ouvre ce 24 septembre (Advocate) — L'Opposition irakienne menace de boycotter les élections parlementaires du 11 novembre après que la Haute Commission Électorale Indépendante (HCEI) a invalidé plus de 700 candidats en évoquant "des liens avec l'ancien régime Baassiste, des faux diplômes, des casiers judiciaires ou la non-conformité à certains critères du soi-disant Certificat de Bonne Conduite", résume The New Arab. La Commission nie toute pression des factions chiites pro-iraniennes, soupçonnées par les recalés : "Quand l'éligibilité d'un candidat est vérifiée, la Commission approuve son nom pour la participation aux élections", défend mollement Jumana al-Ghalai, porte-parole de la HCEI (The New Arab) — Au Tchad, l'Assemblée Nationale largement dominée par le Mouvement Patriotique du Salut du Président Mahamat Idriss Déby, adopte une prolongation du mandat présidentiel en le passant de 5 à 7 ans, et supprime toute limite à son renouvellement (171 voix pour, 1 abstention et 1 contre, sans doute une erreur de manipulation, je lui souhaite en tout cas). (Jeune Afrique) — Avec 35 spécimens réintroduits, les chevaux sauvages parcourent à nouveau, pour la première fois depuis 10 000 ans, les hauts-plateaux espagnols. Une initiative liée à la tentative de ré-ensauvager la région, délaissée par l'agriculture et devenue particulièrement susceptible aux incendies (MongaBay).
Prochain Jour En Plus : lundi 29 septembre.
Gardons les pieds sur Terre pendant que ça tourne !
Merci à Marjorie Risacher pour ses coquillicides impitoyables.
© PostAp Mag 2025








