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On saute, on sautille, on brindille

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La fabuleuse île de Naoshima et la fin de la civilisation

juin 28, 2025
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Chère lectrice, cher lecteur,

permettez-moi de vous souhaiter un très bon week-end en compagnie, cette semaine, de batraciens, de fashion-victims, de Larry, de Naoshima et du sexe fort (l’autre).

NB : si le mail apparaît tronqué par votre boîte, vous pouvez le “Lire dans le navigateur” en cliquant sur le lien haut à droite.

Sport

Le bon bond

Rendons grâce aux habitants de Monkton, dans la vallée du lac Champlain (c'est pas loin de Montpelier, avec un seul "l" parce qu'on est sur la côte est des États-Unis).

Panneau d'entrée dans la ville de Monkton, très "Twin Peaks" dans l'esprit
On lit facilement "Welcome to Monkton, bro" mais c'est "Boro". © monktonvt.com

Ils et elles méritent cette bénédiction depuis un sombre jour du printemps 2006. Ce matin-là, les 2 000 âmes de cette ville sans le moindre début d'histoire se réveillèrent face à l'horreur, comptant plus de 500 amphibiens écrasés sur la grand route. Et le lendemain, pareil. Vision biblique, origine banale : à l'arrivée des beaux jours, les amphibiens migrent vers les mares et les bassins au nord de leurs lieux de naissance pour s'y faire les yeux doux, se conter fleurette et imaginer des projets d'avenir. Leur zone de reproduction peut ne se situer qu'à quelques dizaines de mètres du lieu de ponte. Mais si le territoire est coupé par une route, les migrations (dans un sens puis dans l'autre) sont souvent mortelles.

Monkton s'était habituée aux cadavres, mais ce millier de corps échoués sur la nationale en 2006 a été de trop. "La communauté et les membres de l'association Lewis Creek, ainsi que la commission de conservation de Monkton, se sont engagés dans une levée de fonds et ont obtenu des subventions de l'Agence Vermontoise du Transport et du Vermont Fish and Wildlife Department, afin de créer un passage réservé aux amphibiens", raconte Forbes.

Il y avait beaucoup de bêtes à sauver, détaille le Smithsonian Magazine : "des salamandres maculées ou à 4 orteils, des tritons à pois rouges, des grenouilles des bois, des grenouilles léopards, des rainettes crucifères et des crapauds d'Amérique".

Petite parenthèse rapide : pour traduire ce genre d'extrait, il me faut bien entendu chercher les noms français de ces bestioles en passant par leurs appellations scientifiques. Je ne résiste absolument pas au plaisir de partager cette description de l'une d'entre elles sur Wikipedia, notophthalmus viridescens :

Notophthalmus viridescens est une espèce d'urodèles de la famille des Salamandridae. En français elle est nommée triton vert, triton à points rouges ou triton vert à points rouges.

Des joies des tournures éclairantes et des difficultés de choisir.

vtfishandwildlife
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(Ça en revanche c'est une salamandre maculée, amybstola maculatum, à ne pas confondre avec salamandra salamandra, la salamandre tachetée. Elle s'apprête ici à traverser la route maudite, en balade pour la saison des amours, filmée par le Vermont Fish and Wildlife Department).

Réunir les fonds (340 000 dollars, quand même, ça monte vite) et convaincre les agences et personnes concernées aura pris presque 10 ans (ça y est, j'ai envie d'en faire une série télé). En 2015 enfin, la mairie a pu procéder à l'installation de deux tunnels sous la route, de plus d'un mètre en hauteur comme en largeur. Tout deux sont surmontés de grilles métalliques implantées dans la chaussée pour faire circuler l'humidité et permettre au clair de lune de passer : il sert de guide à ces pèlerins de la nuit.

L'entrée du tunnel, cimentée sous la grand route
© Vermont Fish and Wildlife Department

Dix ans plus tard (ce qui nous amène à aujourd'hui), l'université du Vermont a enfin pu étudier le résultat de l'opération en détail et avec suffisamment de recul.

En comparant les 5 années précédant l'installation du passage souterrain aux 7 qui ont suivi, les chercheurs concluent à une réduction de la mortalité de 80,2 %, toutes espèces comprises. En retirant de l'échantillon celles capables de grimper, on atteint même les 94 %. "Je ne pensais pas que ce serait si efficace", se réjouit Matthew Marcelino, le biologiste qui a dirigé la recherche.

Bonus : de plus grandes bêtes encore, comme des ratons laveurs, des lynx et des ours ont également appris à profiter du bon plan.

Un ours et un lynx photographiés automatiquement dans le passage, en noir et blanc car en vision nocturne
Et à prendre la pose, c'est important à l'ère des réseaux sociaux. © Vermont Fish and Wildlife Department

Certes, il ne paraît pas complètement impossible que, bon, ils grignotent aussi quelques batraciens au passage mais ça, ma bonne dame, c'est la vie au bout d'un moment : on en veut ou on n'en veut pas.

Les salamandres et les grenouilles, en tout cas, elles en redemandent :

Journal for Nature Conservation via Smithsonian Mag

Allitération

Sacs, accessoires et ceintures… Qui craque donc pour le cuir coréen ?

Tout le monde. Tout le monde craque pour le cuir coréen. Si pas vous, je vous préviens : bientôt vous. Car selon Fashionista, le moment est venu pour l'industrie de la mode de Corée du Sud de se faire sa place aux États-Unis —avec l'Europe dans un coin du viseur.

“Le prochain sac à la mode pourrait bien n'être ni un Balenciaga, ni un Chanel, ni un Loewe”. Le magazine de mode Fashionista.

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