Chère lectrice, cher lecteur,
permettez-moi de vous souhaiter un très bon week-end en compagnie, cette semaine, des chats néo-zélandais, de photons américains, de retours en pagaille, de voleurs de cannabis, d’un rêve éveillé à l’italienne, de la Biennale de La Havane, de Leonard Cohen et d’une sextape guinéenne.
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La compile de la semaine
Une sextape qui fait beaucoup parler
Je le vois d'ici : vous, vous ne vous étiez jamais demandé si les hauts-fonctionnaires de Guinée Équatoriale étaient autorisés à avoir des rapports sexuels dans leur bureau. Eh bien, il est temps d'apprendre ensemble cette semaine que la réponse est "non".
Ce n'est peut-être pas une surprise pour vous, mais c'en est une pour Baltasar Engonga (Photo), directeur à 54 ans de l'Agence Nationale d'Investigation Financière (ANIF). Difficile d'imaginer une meilleure place que celle-ci, dans une dictature impitoyable, pour peu que l'on aime obéir, se taire voire, comme Baltasar, que l'on soit aussi le neveu du Président (au pouvoir depuis 1979, soit dit en passant). Il faut juste se tenir à carreau, je suppose. La jouer discret, quoi.
Mais c'est une gageure quand on est sensible aux charmes de la gent féminine et que tout le monde vous surnomme "Bello".
C'est ce dont témoignent en tout cas les quelques 400 vidéos gravées sur CD, saisies par la police à son domicile et fuitées dans leur intégralité sur Internet. Le scandale est total et l'embarras remonte au plus haut sommet de l'État, car ces enregistrements "le montrent dans des scènes intimes avec les épouses de hauts responsables du pays", ainsi que l'écrit Africa News :
"Parmi les personnes impliquées dans les vidéos figurent des personnalités influentes, notamment l’épouse du Directeur général de la police, des proches de hauts responsables, ainsi que des membres de la famille du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, y compris sa sœur. Les épouses de plusieurs ministres du gouvernement apparaissent également dans les enregistrements.
Les vidéos révèlent des rencontres dans différents lieux, dont le bureau de Baltasar Engonga [au ministère des Finances], où l’on aperçoit parfois le drapeau national en arrière-plan. Bien que les enregistrements semblent avoir été réalisés de manière consensuelle, leur diffusion en ligne a suscité une onde de choc dans le public et entraîné une intense couverture médiatique".
Officiellement, les CD ont été découverts lors d'une perquisition dans le cadre d'une enquête pour blanchiment de fraude fiscale. Il me paraît un tout petit peu plus probable que l'enquête elle-même ait été lancée par un mari aigri, mais ça n'est là que mon opinion. Ce qui est certain, en revanche, c'est que l'affaire n'est pas du tout du goût des autorités.
Le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo se tient pour l'heure en retrait et ne s'est pas exprimé sur le sujet. En revanche, des premières mesures ont été annoncées par le vice-président, Teodoro Nguema Obiang Mangue (si le nom semble un peu similaire, c'est parce que c'est son fils).
Première étape, comme il l'a écrit sur X : donner "24 heures au ministère des Télécommunications et Nouvelles technologies, Entreprises de téléphonie et organe de régulation des télécommunications pour trouver une mesure visant à freiner la diffusion des vidéos pornographiques qui inondent les réseaux sociaux de Guinée équatoriale."
Puis, ce 4 novembre, toujours sur X, annoncer "procéder à la suspension immédiate de tous les fonctionnaires qui ont eu des relations sexuelles dans les bureaux des ministères, car cela constitue une violation flagrante du code de conduite et de la loi sur l'éthique publique." Après tout, dit-il aussi, "il s'agit de femmes mariées qui participent et s'enregistrent dans des actes qui dégradent leur réputation et leur dignité, en tant que gouvernement, nous ne pouvons pas continuer de voir les familles se détruire", rappelle RFI.
Ensuite, limoger définitivement le coupable et annoncer l'installation de caméras dans les bureaux des ministères pour prévenir tout futur "acte illicite". Et enfin, assurer (cette fois par la voix du procureur général de la République) que si les examens médicaux révélaient que Baltasar était "infecté d'une maladie sexuellement transmissible", il serait poursuivi pour délit contre la "santé publique", la seule procédure qui puisse mener à une peine de prison dans toute cette affaire.
Âgé de 54 ans, fils du président de la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire d'Afrique Centrale), marié et père de six enfants (et peut-être plus, mais je ne veux pas m'avancer…), "Bello" est actuellement en détention préventive au pénitencier de Malabo (puisque, rappelons-le, il volait aussi de l'argent public). Mais, précise la BBC, "sur sa page Facebook, M. Engonga a fait part de sa tristesse, accompagnée d'une photo de lui en compagnie d'une femme et d'enfants, légendée : “La famille, c'est tout”".
Les grandes douleurs sont, n'est-ce-pas, muettes.
Votre horoscope tribal
Le signe de la semaine : Chat
C'est une grande déception pour tout le monde. Un choc pour la planète. Mais il faut se rendre à l'évidence : le gouvernement néo-zélandais recule une fois de plus devant la stérilisation des chats.
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