En passant par l'Irak, avec mes photos
Biennale, Disparitions, photos et sucre
Bonjour,
permettez-moi de vous souhaiter une excellente semaine en compagnie, aujourd’hui, de Kochi, de flanas, du Zum et de ribose.
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Bonne lecture !
Bouge ton port
Avant Kochi, il y avait Muziris ; un port désormais disparu mais qui prospérait autrefois dans l’air salé, au son des langues lointaines et face à la lente chorégraphie des navires voguant sur la mer d’Arabie. Cet ancien nœud d’échange maritime demeure, comme un courant d’eau, sous la cité multiculturelle d’aujourd’hui.
Ainsi le raconte l’autrice pékinoise Shanyu Zhong, dans le magazine de beaux-arts Ocula. Sa description poétique de la ville indienne (que les Français ont longtemps préféré appeler Cochin, aucun rapport avec l’hôpital du même nom) nous donne immédiatement envie de faire voile vers l’un des événements artistiques les plus importants de l’Asie du Sud-Est : la biennale de Kochi-Muziris. Sa sixième édition s’ouvre ce 12 décembre.
Créée en 2012 à l’initiative du ministère de la Culture du Kerala, elle a dès ses débuts rassemblé des dizaines d’artistes, pour moitié d’origine étrangère. Sa version 2025 sera dirigée par Nikhil Chopra (aucun rapport avec le joueur de cricket du même nom, dont je vous communiquerais volontiers les statistiques si j’y comprenais quelque chose, il fait quand même du 15,5 de moyenne à la batte en format ODI). “Une tâche olympienne“, note Architectural Daily, “pour laquelle il sera aidé de 9 alliés, rêveuses et rêveurs comme lui, et comme lui membres du collectif de Goa HH Art Spaces”.
Fondé en 2014 par Chopra avec son épouse (la peintre Madhavi Gore) et le Français Romain Loustau (salut), le collectif HH Art Spaces pratique un art volontiers engagé, à en croire le titre de sa dernière exposition Écologies Sauvages. Il se caractérise surtout par l’accent qu’il met sur le corps et la performance physique. Son projet Get Naked, par exemple, est “un format différent entre le cabaret, la soirée à micro ouvert et le spectacle”. À la faveur de ce “lieu de confiance, cet espace où l’artiste ne se sentira pas jugé”, il engage physiquement les créateurs et les créatrices avec de la danse, des réalisations en direct, des numéros musicaux, des installations, des déambulations.
“Sa théâtralité subversive”, poursuit A.D. au sujet de Chopra, “son esprit férocement indépendant, ses croyances égalitaires, sa solidarité à l’égard des groupes marginalisés, son obstination politique et sa foi dans le pouvoir de l’imagination collaborative” ont guidé, jure le curateur, sa programmation :
“Nous voulons nous éloigner du côté statique, apaisé, de ce genre d’art où les œuvres sont simplement posées sur les murs, qui est devenu emblématique de notre époque. Alors seulement une connexion dynamique pourra s’établir entre le public et les artistes qui, comme leurs travaux, sont dans le présent, dans la vie même, telle que la contient leur être”, explique-t-il. Il promet de mettre en avant, posément, les corps, les performances, les résidences […]. Attendez-vous aussi à d’autres voix, venues de pays ravagés par la guerre et les conflits, à des histoires inouïes, issues de régions proches et lointaines.
66 créateurs et créatrices vont tâcher de relever le pari “durant 110 jours d’art, de découverte et de dialogue”, selon le compte Instagram de la Biennale. Dans l’article d’Ocula cité plus haut, la journaliste Shanyu Zhong attend particulièrement “le poète et érudit indien renommé Gulam Mohammed Sheikh, l’artiste pluridisciplinaire nigériane Otobong Nkanga et l’activiste queer et féministe de Liverpool Janet Price” (aucun rapport avec la chanteuse galloise de Bel canto).

Parmi nous
Je vous préviens le plus franchement possible : vous allez sous peu apprendre le sens du mot “Flana” mais, tout aussitôt, vous allez souhaiter ne l’avoir jamais appris. Ce n’est pas une plaisanterie. C’est un sujet sensible.
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