Un Jour En Plus

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De Chicago à New York en passant par la Syrie et Singapour

Du gospel, des cocktails, le SNL et un hôtel

oct. 06, 2025
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Bonjour,

permettez-moi de vous souhaiter une excellente semaine en compagnie, aujourd’hui, du ciel, d’un bar, d’un hôtel, d’une chic lampe et de punks.

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Bonne lecture !

Tout change et change

Mavis Staples est née à Chicago, en 1939. À 6 ans elle en avait déjà entendu, des choses. À 11 ans elle a rejoint, après le chœur de l’église, son frère et sa sœur au sein du groupe de gospel familial, les Staple Singers. On les entendit bientôt au-delà des frontières de leur État, dès 1956. Leurs premiers succès, “Uncloudy Day“ et “Will the Circle be Unbroken”, sont deux hymnes chrétiens qui déchirent le cœur de l’athée aussi aisément que celui du bigot, pour peu qu’ils se penchent, les malheureux, sur les paroles.

À cette époque, Rosa Parks avait refusé quelques mois plus tôt de céder son siège de bus à une passagère blanche, en dépit des lois raciales. C’est le début du mouvement des droits civiques, que les Staples accompagnent d’un encourageant “Freedom Highway”.

En 1969, Mavis Staples a déjà vu bien des choses. Le trio a signé chez Stax, le prestigieux label de Memphis qui leur apporte, avec le professionnalisme, une force indéniable. Leurs premiers tubes en résulteront à l’orée des seventies, à commencer par le très excitant “I’ll Take You There”. Puis Stax fait faillite et Curtis Mayfield récupère la famille Staples. Malgré le temps et les tendances qui passent, on la voit ressurgir régulièrement, aux détours de The Last Waltz ou de reprises modernes, au fil des années 1980.

Finalement, la mort les rattrape tous… mais pas Mavis, la benjamine qui a tôt entamé, en parallèle, une carrière solo. Elle a maintenant 86 ans.

Mavis Staples a connu l’Amérique ségrégationniste, les spirituals et leurs fols espoirs, les luttes, les victoires, les déchirures, les deuils, les modes, les boîtes à rythme, les navettes spatiales, les krachs, et ça n’était que la première moitié de sa vie. Je donnerais cher pour savoir ce qu’ont pu lui inspirer la danse malsaine et les pitreries dangereuses de son pays ces derniers temps.

Je donnerais, disons, dans les vingt dollars, soit le prix de son 14ème album à paraître début novembre chez Anti. Le disque couvre “sept décennies de la chanson américaine —un éventail presque aussi large que sa carrière— et comprend des réinventions d’airs immortels, ainsi que des titres originaux“, selon le communiqué de presse. La sortie sera accompagnée d’une tournée qui ira du Wisconsin à l’Oregon en passant par Memphis, Nashville, Chicago et Tucson, où elle se produit cette semaine.

De ce nouvel album, deux titres sont déjà parus. D’abord “Beautiful Strangers“, reprise d’une chanson de Kevin Morby inspirée par le massacre du Bataclan, les violences policières et l’attentat d’Orlando (”If you ever hear the gunshot… think of mother / I am a rock”).

Puis, ce 30 septembre, la chanson éponyme de l’album. On la doit cette fois au regretté Mark Linkous, dit Sparklehorse, qui quitta brutalement cette terre à l’âge de 47 ans, après un chagrin de trop.

Parfois, la vie n’est que larmes. Et aussi un sourire suffit à dissiper tous les nuages. Qu’est-ce que vivre ? Qu’est-ce que vivre ici ?

À 86 ans, Mavis Staples en a une petite idée. Elle nous rappelle que, eh bien, ce sont les deux. Ce seront toujours les deux, nous dit-elle :

“It’s a Sad and Beautiful world”.

On le voit bien ici où, avant la belle chanson, vous aurez probablement droit à la triste pub, préparez-vous.

Stereoboard

Danse Danse Révolution

Et la Syrie, comment ça va ? Écoutez, c’est pas gagné. C’est un peu tôt pour dire. Ça ira où ça pourra. Ça va déjà mieux qu’avant. Mieux qu’avec l’autre, là.

Il est où lui, d’ailleurs ? Il se fait discret ou c’est moi ? Même sa femme a mis la pédale douce sur le shopping. Eh bien ils vivent à Moscou. Aujourd’hui ils ont 9°C. Le soleil doit leur manquer. À Damas il fait 26.

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