En passant par New York, avec mon saxophone
Vos destinations de la semaine : Chicago, Wadi Qandil, Singapour et New York.
Bonjour,
permettez-moi de vous souhaiter une excellente semaine en compagnie, aujourd’hui, du ciel, d’un bar, d’un hôtel, d’une chic lampe et de punks.
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Bonne lecture !
Tout change et change
Mavis Staples est née à Chicago, en 1939. À 6 ans elle en avait déjà entendu, des choses. À 11 ans elle a rejoint, après le chœur de l’église, son frère et sa sœur au sein du groupe de gospel familial, les Staple Singers. On les entendit bientôt au-delà des frontières de leur État, dès 1956. Leurs premiers succès, “Uncloudy Day“ et “Will the Circle be Unbroken”, sont deux hymnes chrétiens qui déchirent le cœur de l’athée aussi aisément que celui du bigot, pour peu qu’ils se penchent, les malheureux, sur les paroles.
À cette époque, Rosa Parks avait refusé quelques mois plus tôt de céder son siège de bus à une passagère blanche, en dépit des lois raciales. C’est le début du mouvement des droits civiques, que les Staples accompagnent d’un encourageant “Freedom Highway”.
En 1969, Mavis Staples a déjà vu bien des choses. Le trio a signé chez Stax, le prestigieux label de Memphis qui leur apporte, avec le professionnalisme, une force indéniable. Leurs premiers tubes en résulteront à l’orée des seventies, à commencer par le très excitant “I’ll Take You There”. Puis Stax fait faillite et Curtis Mayfield récupère la famille Staples. Malgré le temps et les tendances qui passent, on la voit ressurgir régulièrement, aux détours de The Last Waltz ou de reprises modernes, au fil des années 1980.
Finalement, la mort les rattrape tous… mais pas Mavis, la benjamine qui a tôt entamé, en parallèle, une carrière solo. Elle a maintenant 86 ans.
Mavis Staples a connu l’Amérique ségrégationniste, les spirituals et leurs fols espoirs, les luttes, les victoires, les déchirures, les deuils, les modes, les boîtes à rythme, les navettes spatiales, les krachs, et ça n’était que la première moitié de sa vie. Je donnerais cher pour savoir ce qu’ont pu lui inspirer la danse malsaine et les pitreries dangereuses de son pays ces derniers temps.
Je donnerais, disons, dans les vingt dollars, soit le prix de son 14ème album à paraître début novembre chez Anti. Le disque couvre “sept décennies de la chanson américaine —un éventail presque aussi large que sa carrière— et comprend des réinventions d’airs immortels, ainsi que des titres originaux“, selon le communiqué de presse. La sortie sera accompagnée d’une tournée qui ira du Wisconsin à l’Oregon en passant par Memphis, Nashville, Chicago et Tucson, où elle se produit cette semaine.
De ce nouvel album, deux titres sont déjà parus. D’abord “Beautiful Strangers“, reprise d’une chanson de Kevin Morby inspirée par le massacre du Bataclan, les violences policières et l’attentat d’Orlando (”If you ever hear the gunshot… think of mother / I am a rock”).
Puis, ce 30 septembre, la chanson éponyme de l’album. On la doit cette fois au regretté Mark Linkous, dit Sparklehorse, qui quitta brutalement cette terre à l’âge de 47 ans, après un chagrin de trop.
Parfois, la vie n’est que larmes. Et aussi un sourire suffit à dissiper tous les nuages. Qu’est-ce que vivre ? Qu’est-ce que vivre ici ?
À 86 ans, Mavis Staples en a une petite idée. Elle nous rappelle que, eh bien, ce sont les deux. Ce seront toujours les deux, nous dit-elle :
“It’s a Sad and Beautiful world”.
On le voit bien ici où, avant la belle chanson, vous aurez probablement droit à la triste pub, préparez-vous.
Danse Danse Révolution
Et la Syrie, comment ça va ? Écoutez, c’est pas gagné. C’est un peu tôt pour dire. Ça ira où ça pourra. Ça va déjà mieux qu’avant. Mieux qu’avec l’autre, là.
Il est où lui, d’ailleurs ? Il se fait discret ou c’est moi ? Même sa femme a mis la pédale douce sur le shopping. Eh bien ils vivent à Moscou. Aujourd’hui ils ont 9°C. Le soleil doit leur manquer. À Damas il fait 26.
Un redoux qui a accompagné New Lines Magazine, en visite dans les criques de Wadi Qandil. Soit deux kilomètres de plages paradisiaques autrefois réservées aux dignitaires du régime et à leurs copains, désormais livrées à la jeunesse festive, aux nuits pétillantes. New Lines s’est plus précisément arrêté à X Beach, dont le propriétaire se met en 4 pour séduire influenceurs et influenceuses de partout afin de faire décoller sa plage, son bar et son club.
Une dolce vita incertaine et inespérée a trouvé ici à se lover. Les photos, nombreuses et lumineuses, sont signées Hosam Katan. Ce Syrien d’une trentaine d’années a couvert le conflit jusqu’en 2015 avant de rejoindre l’Allemagne. Le texte est signé de la courageuse Paloma de Dinechin, journaliste d’investigation indépendante franco-chilienne, qui vient de s’installer là-bas. Pas en Allemagne. En Syrie. Le long reportage fait 15 minutes dans sa version audio…

On croise sur place Rama et Rasha, deux influenceuses amatrices de fringues, de baignades et de selfies. Anmar, 28 ans, “au corps sculpté par la muscu“, qui se verrait bien investir dans le coin. Mais aussi un habitué qui préfère garder l’anonymat (”Ici, on est libre d’être soi-même. Je suis gay —je peux vivre librement ici, m’habiller comme je le veux, mais on sait que c’est un privilège réservé aux classes supérieures”). Ou Mara Daoud :
Cette DJ alaouite de 31 ans est à peine arrivée qu’elle a tombé ses vêtements informes pour révéler une simple bralette surmontée d’un t-shirt. “C’est le seul endroit sur la côte où je peux vraiment porter ce que je veux”, dit-elle. Les vêtements couvrants sont enracinés dans la culture syrienne, qui reste traditionnelle. Ici, c’est une exception.
Une exception qui n’est pas nouvelle, à la différence du public :
Il y a toujours eu des fêtes ici, même pendant la guerre. Le littoral est demeuré un terrain de jeu pour ceux qui pouvaient y accéder. Niché au cœur des collines qui bordent la Méditerranée, Wadi Qandil a longtemps été l’apanage des élites. Ahmad, un guide local, se rappelle y avoir amené des touristes polonais dans les années 1990, à l’époque du Président Hafez el-Assad : “La garde républicaine contrôlait l’entrée, il y avait des diplomates russes. Le topless était autorisé”. On est à moins de 10 kilomètres de Burj Islam, où la famille Assad possédait une immense propriété. Une villa blanche, des jardins et une plage privée, fermée au public des décennies durant. “On voyait leurs bateaux et leurs jet-skis quand ils étaient là”, se souvient une femme qui habite avec son mari dans l’un des chalets alentours.
X Beach, c’est le songe éveillé de Amro Tozan, “un entrepreneur de Damas qui rêve de faire de cette plage cachée une véritable Santorin syrienne“. Il opère avec ses complices : Morad, 8 ans de cavale pour avoir refusé le service militaire, et Sam, “une force tranquille, immuable“.
“On veut montrer une belle image de la Syrie. On montre qu’il y a des fêtes, des cocktails et une mer magnifique. On amène des gens. Je les contacte par les réseaux sociaux. On sert des boissons gratuites, des chambres gratuites, et on sait qu’ils posteront des images qui attireront plus de gens”.
Sam, l’un des membres du trio à la tête de X Beach.
La levée des sanctions en mai 2025 leur a donné un nouveau souffle. Mais les trois associés sont déchirés par un dilemme : ils doivent faire parler du lieu pour assurer son succès. Mais plus ils en font parler, plus ils attirent l’attention des forces conservatrices ou revanchardes, toujours bien présentes. D’ailleurs, au moment de la parution de l’article de New Lines, X Beach est sous le coup d’une fermeture administrative. Amro, le patron, reste pourtant confiant. Par le passé, il a appris à négocier avec la police d’Assad. Il en faut plus pour l’effrayer :
Le 29 juin, six gardes-côtes, fusils en bandoulière, sont arrivés depuis la mer, toutes sirènes hurlantes. Ils ont gravi le sable en criant : “La salsa, c’est Haram !”.
La veille, des vidéos de cocktails et de couples dansant la salsa pieds nus sur le sable avaient circulé sur le Net. Les hommes armés ont aussi fait observer qu’il n’y avait pas de licence pour l’alcool. Pendant un moment, la plage est restée comme gelée. Amro s’est avancé. Il a parlé doucement, a négocié et les a calmés. Après plusieurs minutes très tendues, ils sont partis et la fête a repris. Pour l’instant. Pour Amro, ce n’était qu’un rappel de ce qu’il sait déjà : ici, le paradis est toujours passager.
Plus que le nouveau gouvernement, ce qu’Amro redoute par-dessus tout, c’est l’anarchie, “que personne n’ait le contrôle”, et les violences qui en découleraient inéluctablement. Les terribles massacres de Souweïda, où 1 200 personnes de la communauté Druze ont été tuées dans l’indifférence, si ce n’est la complicité des autorités, rappelle que l’horreur n’est pas loin. Ni dans le temps, ni dans l’espace.
Quelque chose est possible, pourtant. Amro veut y croire : “J’ai deux solutions. Soit j’abandonne, soit je reste et je vois ce qui se passe. Or j’aime les paris.”
Où t’oublies tout
Parfois, les ultra-riches servent à quelque chose. À quoi, à part pousser les abonnements à Médiapart ? Ici je cherche encore mais à Singapour, j’ai trouvé.
On leur doit par exemple ce nouvel hôtel de luxe éclos dans la forêt vierge singapourienne. Une splendeur qui sera bientôt la norme, quand ça ruissellera (on me dit que c’est imminent, maintenant).

C’est pas mal beau. C’est aussi écolo, apparemment pour de vrai. Singapour finance plein pot le parc national de Mandai, une importante source de tourisme pour la cité-état. Histoire de ne pas tout ruiner, cette réserve de 126 hectares dédiée à la conservation de la vie sauvage a été confiée à une organisation non-caritative pour s’assurer qu’en se développant, la forêt tropicale ne finisse pas par s’autodétruire. Ainsi a-t-elle fait émerger des expériences plus que des bâtiments. Comme son “Paradis des Oiseaux” (17 hectares et 400 espèces) ou son Safari de Nuit (”plus de 900 créatures nocturnes à rencontrer, des tapirs de Malaisie aux lions majestueux“)… C’est bien joli ça, mais on dort où ? Jusqu’à présent, pas sur place, hélas. C’est là qu’était l’os.
Ici OK, ça fera l’affaire. Au Mandai Rainforest Resort. Le nom manque d’imagination. Mais il en a fallu beaucoup pour répondre aux exigences du commanditaire, ainsi résumées à Dezeen par Wong Chiu Man, le directeur du studio WOW Architects :
“L’un des enjeux majeurs, c’était que l’organisation caritative Nature Society s’opposait aux constructions dans la zone, car c’est le dernier endroit de Singapour où peuvent s’épanouir la forêt et la biodiversité qui l’habite”. Pour satisfaire ces demandes, et minimiser l’impact du projet sur la faune et la flore, WOW Architects a dessiné un hôtel conforme aux normes de soutenabilité nationales et a organisé le bâti pour qu’il soit, à terme, “réabsorbé par la jungle”.

Tout le concept de l’hôtel découle de cette volonté d’hybrider, esthétiquement et techniquement, la nature et le dur. Cela en imaginant un bâtiment qui semble s’écouler dans la jungle, “comme une plante grimpante”, c’est-à-dire dont la forme répond au terrain plutôt que s’y imposer. D’où ces chambres enroulées autour des arbres (ce qui permet, relève Dezeen, d’admirer le lever et le coucher de soleil en toute saison), d’où cette ventilation assurée par la circulation de l’air, et d’autres petites surprises parce que, toujours selon Chiu Man, “l’éducation est une part essentielle de ce que l’on fait ici, c’est pour ça qu’on essaie de changer l’état d’esprit des gens, que ce soit vis-à-vis de leur confort ou de leur place dans la nature”.
On part quand ? Eh bien, si ça vous branche de claquer un mois de SMIC pour un week-end de trois nuits (pour la chambre King, 36 m2 pour deux personnes, pas dans les arbres mais avec moustiquaire, wifi et menu d’oreillers), il suffit de cliquer ici (et de défiler vers le bas). Ou d’attendre en Europe les années qui suivront la Reconstruction, l’effondrement rendra certainement ce genre de douceurs plus abordables.
Tant qu’on en est dans les problèmes des riches et les belles choses, vous aurez peut-être aussi, comme moi, un faible pour la dernière production de Jony Ive, l’ancien chef du design d’Apple, celui qui a sorti l’iPod, l’iPhone, l’iPad et les MacBooks (excusez du peu). Désormais à son compte, à la tête du studio LoveFrom, le voilà, comme tous les indépendants, en pleine galère : “Je voulais acheter une lampe extérieure pour mon yacht, mais il n’y a rien sur le marché”, a-t-il expliqué à Boat International, là aussi repris par Dezeen. “Alors j’ai passé deux ans et demi à travailler dur pour en concevoir une”. Pour quel résultat ?

Inspiré par les fanaux traditionnels, Ive s’est associé au fabricant d’électroménager de luxe Balmuda pour produire un bébé qui réponde aux exigences de la vie maritime et venteuse (en matière d’électronique, ça a son importance).

Bonne nouvelle : malgré l’édition limitée (à 1 000 exemplaires, pas plus de 12 pièces par achat), la “Sailing Lantern” est toujours disponible. Il ne vous en coûtera que 4 500 euros (à quoi ajouter, bien sûr, 80 euros pour une piscine gonflable chez But).
Mais vous êtes unique et vous la méritez, comme la taxe Zucman.
Un pogo pour l’histoire
En 1981, Mavis Staples avait 45 ans. Peut-être se disait-elle qu’elle se faisait vieille, qu’on ne l’écouterait plus jamais, à l’heure des synthés, du walkman et des appareils photos jetables.
Un autre chanteur, dans un autre style, ne croyait pas tellement en l’avenir non plus, vu qu’il avait choisi pour s’exprimer, lui, la voie du punk. À la tête du groupe FEAR, Lee Ving a vite marqué les esprits par son apparition dans un documentaire consacré à la scène punk rock de Los Angeles (joyeusement intitulé The Decline of Western Civilization, Part I).
Peu de temps avant, FEAR avait déjà tapé dans l’œil de l’irrévérencieux John Belushi —un autre allumé celui-là, comique génial, parti trop tôt mais resté dans l’histoire, notamment comme étant l’un des Blues Brothers. Séduit par leur trash-attitude, Belushi offrit rapidement à FEAR de participer à la bande-son de son dernier film. Les producteurs, horrifiés par cette perspective, dégagèrent aussitôt du générique la formation à qui l’on doit pourtant l’immortel “Fuck Christmas“ (”Les enfants sont tous gais à Noël / Tous les enfants à la rue espèrent / Avoir quelque chose de bon à manger / Moi j’ai moins la pêche / Fuck Christmas Fuck Christmas Fuck Christmas Fuck Christmas Fuck Christmas Fuck Christmas Fuck Christmas Fuck Christmas”, ça dure 46 secondes).
Pour se faire pardonner, il leur décrocha tout de même la place d’invités musicaux au Saturday Night Live, l’émission culte, toujours à l’écran de nos jours et qui a lancé tous les plus grands auteurs, humoristes et acteurs comiques des États-Unis des 50 dernières années. Chaque numéro du SNL accueille en effet un invité principal, toujours changeant, qui participe aux sketchs jalonnant le show, mais aussi un numéro musical, le tout en direct de New York City et en public, comme l’indique son titre. Si vous avez la chance d’avoir connu un Canal + de gauche, d’abord pensez à votre bilan prévention santé, mais ensuite rappelez-vous : ce fut l’une des inspirations majeures des Nuls, au point qu’ils en recopièrent le principe mot à mot dans leur émission, L’Émission.
Les Blues Brothers : Dan Aykroyd et John Belushi au Saturday Night Live en 1978.
La prestation de FEAR au Saturday Night Live, interrompue avant la fin par une production paniquée, fut invisible jusqu’à cette année, nous explique Open Culture en la détaillant pour l’occasion.
Lancés par l’invité de la semaine (le comédien Donald Pleasence), les membres de FEAR ne ménagèrent pas leurs efforts pour faire comprendre qu’ils n’avaient pas l’intention d’édulcorer leur style. Saluant le public d’un vigoureux “Ça fait plaisir d’être au New Jersey !” (l’équivalent d’un “Bonjour Marseille !” au Parc des Princes), ils n’obéirent guère aux règles de la télévision (et n’y remirent d’ailleurs jamais les pieds). Tout alla ensuite assez vite. Ils enchaînèrent les titres rageurs devant un public inquiet (du côté des habitués) et en feu (chez les punks authentiques invités pour l’occasion).
Belushi avait organisé l’apparition du groupe en vrai directeur de scène, cherchant l’authenticité et pour cela amenant ce que Ving appelle “un vrai public punk rock, plutôt que Monsieur et Madame Missouri” (on y trouvait des personnalités devenues légendaires, comme Ian MacKaye de Minor Threat et Fugazi, des membres du groupe hardcore new-yorkais les Cro-Mags, et Tesco Vee, des Meatmen.) Le pogo qui en résulta n’avait rien d’extraordinaire pour un spectacle de punk rock mais, sans surprise, “le vrai public du SNL était terrorisé. Ils ne comprenaient pas ce qui leur arrivait”, se souvient Ving.
C’est au moment de lancer la chanson “Let’s Have a War”, et quand un fan a pu s’approcher assez pour hurler au micro “Fuck New York !”, que le diffuseur NBC décida de couper soudain l’antenne pour passer des pubs. FEAR ne fut plus jamais invité nulle part. Et la bande jamais rediffusée.
Jusqu’à cette année, avec la sortie du documentaire Ladies & Gentlemen … 50 Years of SNL Music (en France chez Orange), qui revient sur quelques autres grands moments de l’émission (de la naissance des Blues Brothers, justement, à l’éclosion de Nirvana en passant par la fameuse séquence où Sinéad O’Connor déchira la photo du pape Jean-Paul II).
Évidemment, il en circulait tout de même un enregistrement pirate. De quoi apprécier l’introduction par Donald Pleasence (“ils font peur comme ça, mais ils sont gentils, en tout cas le soir de Halloween”) et les titres “Beef Baloney” (en français : “Mortadelle”) et “New York is all right if you like Saxophones”, un morceau un peu insultant pour la population locale. Ça donne un bon aperçu de l’ambiance, que j’ai du mal à qualifier, sachant que le mot que je cherche n’est pas “familiale” :
Ving lui-même a trouvé cette surréaction et la longue éclipse de l’enregistrement, seulement rendu public cette année par NBC dans une version tronquée, ridicules […] “On dirait qu’ils ont… perdu le sens de l’humour sur tout ça”, dit-il à Rolling Stone. “J’avais le sens de l’humour, et c’était tout ce qu’il y avait, derrière FEAR. Je trouvais ça très drôle. John [Belushi] aussi, je pense”.
Une preuve de plus que l’irrévérence à la télé n’a toujours obéi qu’à une seule loi : “oui, si elle est révérencieuse”. Ce qui n’est pas très drôle.
Mais aussi, mais encore
Les infos qui ont failli nous échapper

Le syndicat canadien des travailleurs de la Poste se dit “outré et consterné” par les réformes de son ministère. En ligne de mire : la fin de la livraison à domicile pour 4 millions de foyers ainsi que la révocation du moratoire qui, depuis 1994, prohibait la fermeture des bureaux de poste ruraux. Les 55 000 employés du syndicat entament une grève reconductible dans tout le pays. (CBC) — Le Japon étend la reconnaissance du mariage gay, désormais pris en compte dans 9 lois et ordonnances supplémentaires, pour un total de 24 (contre 120 au total pour les unions hétérosexuelles). (Japan News) — Anwar S., un ressortissant syrien soupçonné d’avoir dirigé la répression contre les mouvements protestataires en 2011 à Alep, a été arrêté en Allemagne et inculpé de crimes contre l’humanité. (The New Arab) — Le ministre de l’Agriculture thaïlandais rejette les accusations de l’opposition le disant inapte à occuper son poste en raison de son casier judiciaire. Condamné à 6 ans de prison en 1994, en Australie, pour trafic de stupéfiants (il en a passé 4 derrière les barreaux), il était entré dans les mémoires après avoir affirmé que le paquet de 3,2 kilos saisi par les douanes était “de la farine”. Le délit n’ayant pas été commis sur le sol national, il devrait pouvoir conserver son poste. “J’aimerais rappeler aux parlementaires que j’ai traversé des temps heureux et des temps difficiles au cours de ma vie. J’ai toujours accepté la vigilance, et je me suis soumis à chaque étape du processus judiciaire”, a-t-il déclaré à la Chambre, ce qui le rend déjà plus digne que Nicolas Sarkozy. (Bangkok Post) — Le festival australien PHOTO, connu pour afficher à Melbourne des clichés géants des plus grands photographes du monde, cesse son activité faute de fonds. Il n’y aura pas d’édition 2026. “La fermeture du festival met en lumière les défis plus larges que doit affronter le secteur créatif en Australie”, explique son communiqué. “La hausse des coûts de l’exposition de très grands formats en extérieur, dans un contexte de financements restreints, ont rendu notre modèle chaque jour plus intenable”. (PetaPixel). — Au Kerala, en Inde, la fameuse amibe mangeuse de cerveaux Naegleria fowleri infecte 80 personnes et en tue 21. Un député de l’opposition accuse la police de contamination à grande échelle, par l’utilisation d’eau non traitée dans les canons à eaux employés dans les manifestations. La Commission des Droits Humains a ouvert une enquête. (Down to Earth) — À la suite d’un appel du Parquet, l’ancien Directeur de l’Administration et des Finances du ministère de la Santé du Sénégal, Ousseynou Ngom, voit sa liberté provisoire révoquée. Il est accusé d’avoir détourné plus de 350 millions de Francs CFA, soit environ 535 000 euros, du Fonds Covid-19. Il dort désormais en prison (la tête haute, ou pas : dans 9 mètres carrés ça ne change pas grand chose, en réalité). (PressAfrik) — L’université fédérale des Sports russe alloue 1,3 millions de roubles (environ 15 000 euros) à l’entreprise de logiciels Blue Cats Games pour financer une application qui lui permettra de classer ses étudiants en fonction de 3 nouvelles catégories : “Patriotisme et citoyenneté”, “Traditions culturelles et spirituelles” et “Normes éthiques”. Sur l’application, les administrateurs auront accès au profil intégral des élèves (nom, faculté, promotion et score). (The Moscow Times).
Prochain Jour En Plus : lundi 13 octobre.
Gardons les pieds sur Terre pendant que ça tourne !
Merci à Marjorie Risacher pour ses coquillicides impitoyables.
© PostAp Mag 2025




