Un Jour En Plus

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Dans les archives : en Amérique du Nord

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Souvenirs des USA et du Canada pour ce premier volet de notre série d'été

juil. 26, 2025
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Chère lectrice, cher lecteur,

voici donc le premier volet de la série d’été d’Un Jour En Plus. Une balade dans les archives de mon infolettre, un best-of international (mais oui) de ses trois ans d’existence (mais non ? !).

Chaque semaine cet été, pendant que je travaillerai à tout le reste (édition, communication et abonnements) afin de rendre cette aventure pérenne, je vous proposerai de redécouvrir ainsi, ensemble, diverses nouvelles du nouveau monde en train de s’écrire sous nos yeux.

On débute avec l’Amérique du Nord (je commence par en haut à gauche. Or c’est bien connu, les États-Unis et le Canada sont situés en haut et à gauche, sur la planète). La semaine prochaine, une nouvelle étape nous emportera en Amérique Latine. Et nous continuerons, ainsi, à éplucher le planisphère jusqu’à septembre.

Bel été à vous !

Le peintre de Guantanamo

Peinture d'un prisonnier à Guantanamo
© Mansoor Adayfi

Mansoor Adayfi est un Yéménite qui fut détenu à Guantanamo entre 2002 et 2016. Il en est sorti avec un combat : libérer, de cette prison si particulière installée dans une enclave américaine à Cuba, l’art. Son art, au moins. Il écrit, dans une récente tribune au Guardian :

"Dès le début, nous avons fait de l'art. Nous n'avions rien, donc nous faisions de l'art à partir de rien. Nous dessinions avec de la poudre de thé sur du papier toilette. Nous peignions sur nos murs avec du savon, et nous faisions de la sculpture en polystyrène, à partir de nos tasses et emballages de rations. Nous chantions, nous dansions, nous récitions de la poésie, et nous écrivions des chansons. Nous étions toujours punis pour cela."

Par la suite (à partir de 2010), les mesures de surveillance des pratiques artistiques se sont relâchées. L'art fut même encouragé, pour aider les prisonniers à supporter un enfermement à durée indéfinie, sans horizon ni supervision judiciaire. Bientôt, ils purent enfin transmettre des œuvres à leurs avocats et à leurs familles.

En 2017 fut même organisée une exposition à New York —ce qui déplut fortement à l'administration Trump, qui interdit à nouveau l'art à Guantanamo, et toute sortie de la prison pour les œuvres déjà réalisées. Ces dernières furent déclarées propriétés de l'État Fédéral. L'an dernier, avec 7 anciens co-détenus, Mansoor a écrit au Président Biden pour lui demander de faire évoluer cette politique. Un courrier resté sans réponse. L’artiste s'est ensuite adressé à l'ONU, dont deux rapporteurs ont à leur tour écrit, cette fois au Secrétaire d'État (le ministre des Affaires Étrangères) Anthony Blinken. Pas de réponse là non plus.

Dans le texte paru cette semaine, l'homme de 44 ans insiste : "En vertu de quoi le travail des prisonniers appartient-il aux États-Unis ? Où un tel procédé est-il signifié dans la constitution ? Qu'advient-il de l'intelligence des prisonniers ? De leur créativité ? Appartiennent-elles aussi au gouvernement ?"

La réponse n’est pas à chercher bien loin : ces œuvres appartiennent évidemment à l'humanité entière, tant leurs conditions de production sont révélatrices de notre histoire… et de notre âme. Mais laissons Mansoor Adayfi conclure :

"Guantanamo symbolise l'injustice, la torture et l'oppression. C'est l'endroit où l'humanité et la beauté sont condamnées à mort. Nous demandons toujours sa fermeture, des excuses officielles du gouvernement américain, et réparation pour les victimes. Mais l'art de Guantanamo est devenu une partie de nos vies, de nos identités. Chaque tableau contient des moments de nos vies, des secrets, des larmes, de la douleur, de l'espoir. Notre travail artistique est une partie de nous-mêmes. Aussi longtemps que ces fragments de nous-mêmes dormiront en prison, nous ne serons pas libres".

Ils sont, par ailleurs, encore 31 humains à dormir à Guantanamo.

The Guardian (Chronique parue dans l’édition du 18 mars 2023).

Réapprendre à écrire

Maux de tête en perspective pour les maîtres et maîtresses de l'Ontario, au Canada. En cause : une décision prise la semaine dernière, suivant les recommandations d'un rapport de sa Commission des Droits de la Personne de 2022. Il est question de rétablir l'enseignement obligatoire de l'écriture cursive.

L'écriture cursive, vous le savez sans doute, c'est simplement l'écriture que nous avons apprise à l'école : les lettres liées entre elles, le "a" qui ressemble à un "a", quoi.

Exemple d'écriture cursive en langue anglaise
Par exemple. CC Oxford Book of Carols, Oxford: Oxford University Press / Wikimedia Commons

Plus clairement : en Ontario, les enfants apprenaient toujours à écrire. Mais l'écriture manuelle n'était plus obligatoire depuis 2006. Ils pouvaient se contenter d’apprendre à taper à l'ordinateur. Et prendre ensuite à l’ordinateur, tout au long de leur cursus, les notes de leurs différents cours.

Mais entre-temps, toutes les études réalisées sur le sujet démontrent que le résultat n'est pas le même. Que l'on retient et que l'on comprend mieux une leçon si on l'écrit avec sa main plutôt que la saisir au clavier, comme le décrypte CBC, la chaîne publique canadienne :

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