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Balade d'expo en expo, d'éolienne en éolienne, et de bilan génétique en faillite bancaire
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Balade d'expo en expo, d'éolienne en éolienne, et de bilan génétique en faillite bancaire

Beaucoup d'images, un peu de bonheur

mars 29, 2025
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Chère abonnée, cher abonné,

il n'a pas été facile de choisir mes baskets ce matin, entre ma paire à talons ailés et mes tennis aux semelles de vent. Une seule envie : prendre l'air !

Il fallait un peu d'air, un peu d'eau, un peu de beau. Des couleurs, des pigments.

C'est en tout cas ce qui m'est apparu clairement en arrivant devant From Here to Sunday, une librairie new-yorkaise qui est tout, sauf une librairie.

New York

From Here to Sunday ("D'ici à dimanche") n'est pas non plus un concept store. C'est encore moins "une boutique de souvenirs et galerie", comme elle se définit sur sa page. C'est d'abord un lieu de vie. Un de ces "tiers-lieux" qui germent un peu partout.

Installé à Brooklyn, arrondissement emblématique des nouveaux modes de vie, celui-ci se distingue par son panneau de bienvenue. Depuis l'extérieur, il proclame "Trouvez un moment de joie". Si l'on obéit, on entre ici, en pensant peut-être au "Fay ce que voudras" de l'abbaye de Thélème :

L'entrée de From Here to Sunday, lumineuse et cozy
© Facebook / From Here to Sunday

From Here to Sunday (FHTS) est centré autour des voix marginalisées. Il s'ancre dans la communauté par ses collaborations avec des artistes et pour des causes locales.

Fondé en 2016 par l'artiste Diana Ho, Américaine d'origine asiatique et insulaire du Pacifique, ce business au féminin est né du simple partage de gâteaux. La toute première version de ce commerce consistait à accompagner des pâtisseries faites maison avec des œuvres d'artistes locaux. Après une succession incalculable d'ouvertures éphémères, il a finalement adopté sa forme actuelle, en dur, dans le quartier de Gowanus. Il accueille désormais les œuvres de 125 créateurs et créatrices, la plupart de New York City.

On peut y acheter des vêtements, des bijoux, des bibelots, des livres, des fanzines et des œuvres d'art (tout est disponible en ligne). On peut s'inscrire à des ateliers (en ce moment : Photographie, Décoration de Céramiques et "Champagne et Poterie", où il s'agit complètement de faire de la poterie en buvant des bulles). Tous les mercredis, c'est "Raccommodage et Mahjong". D'abord on raccommode et après on fait du mahjong. Il y a toujours en prime une exposition en cours.

Liam Otero est allé visiter la dernière pour Whitehot, le magazine d'art contemporain. Il s'agit de Make up !, une sorte de méditation pop imaginée par Miiasoey (Helen So, de son vrai nom). L'identité, et son compagnon indispensable et paradoxal, l'évolution, sont les axes thématiques qui rassemblent "dessins à l'encre sur papier, travaux numériques imprimés, autocollants, flipbooks, aquarelles, aimants en pâte à modeler et sculptures miniatures".

Flyer de l'expo, une jeune fille dessinnée sur fond rose
Flyer "Make Up !" par Miiasoey

Née à Hong Kong, Miiasowey a quitté sa cité-état natale en 2021. La voilà désormais établie aux États-Unis, pas de chance. Elle s'est tout de même trouvé un Q.G. au moment où, un peu partout, les diverses communautés menacées par les mains de fer resserrent les rangs. C'est déjà ça. C'est déjà ce qui se passe.

Make Up !, c'est vif et c'est coloré, ça parle d'elle et de nous (et de culture pop). Ça fait du bien quand l'art cherche à toucher, à faire sourire, à émouvoir, plutôt qu'à se cacher derrière le concept. Quand il pense d'abord aux personnes qui ont envie d'en voir.

Dessin d'une jeune fille bondissante au milieu de flammes stylisées
© Miiasowey

"Mon art a pour devise "gribouillages d'enfants pour adultes", pour rappeler aux grands qu'il faut désapprendre les règles de la société et embrasser son enfant intérieur.

Aux yeux de Whitehot, le travail de Miiasoey "prend en compte l'importance de s'accrocher à ses rêves, ses fantaisies d'enfant, plutôt que les laisser glisser et sombrer dans l'abîme insondable de l'âge adulte. Make Up ! fait de la nostalgie un moyen de "reconnecter avec son enfant intérieur", qui continue à s'épanouir même après la majorité". Une leçon dont il m'étonne encore que certains, certaines parviennent à mûrir, puis pourrir, sans y penser.

Everything is fine/sucks © Miiasooey

Whitehot Magazine

Hong Kong

Pendant ce temps-là, de l'autre côté, à Hong Kong, c'est une jeune Indienne de 35 ans, Arpita Akhanda, qui vient de remporter le prix Sovereign d'art asiatique (et les 30 000 dollars américains qui l'accompagnent).

Artistiquement, elle est presque à l'opposé du spectre de sa collègue évoquée plus haut. Pourtant, elle aussi incarne, dans le sens le plus net du terme, ce que le temps fait de nous et de nos esprits. En étant en nous. En étant nous. Elle écrit sur son site :

Je suis née dans une famille marquée par les souvenirs traumatiques des déplacements, durant la Partition de l'Inde en 1947. Ma recherche artistique explore les liens subtils entre les expériences du présent et les traumatismes du passé. Je navigue là-dedans, sur ce terrain, en me plongeant dans les mémoires intergénérationnelles, les archives familiales, et dans la quête inaccessible d'un sentiment d'appartenance ou d'un foyer.

Arpita Akhanda posant devant son œuvre
Arpita Akhanda. Courtesy Sovereign Art Foundation.

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