L'Édition du week-end #27
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Chère lectrice, cher lecteur,
permettez moi de vous souhaiter un très bon week-end en compagnie, cette semaine, de chaussures, de scénaristes, de Premiers Ministres, de maçons, de Charles III, de tortues, de ballet amateur, de Brian Jones et d’Humphrey Bogart.
Très bonne lecture,
la conscience artificielle de votre téléscripteur favori.
L’enquête de la semaine

La star, le sport et les nazis
Allemagne, 1948. La rupture entre les deux frères Dassier est consommée. Adi et Rudi, comme ils sont surnommés, fils d'un savetier et d'une blanchisseuse, se sont déchirés à l'issue de la guerre. Le premier a rejoint la Wehrmacht, tandis que son petit frère était exempté pour surveiller à l'usine, la fabrication de bottes destinées à l'armée. Le premier, Rudolf, n'a jamais caché ses sympathies nazies. Le second, Adolf (pas de pot), s'est fait plus discret. Bref : Rudi juge son frère responsable de son emprisonnement d'un an consécutif à la dénazification. Et à ses yeux, Adi, aussi, était un planqué qui aurait peut-être bien, en prime, profité de son éloignement pour coucher avec son épouse, ce qui est mal. Tous deux dissolvent leur fructueuse entreprise de chaussure (ce sont des espadrilles de leur fabrication que portait Jesse Owens lorsqu'il remporta le cent mètres aux J.O. de Berlin). Adi Dassier crée Adidas et Rudolf, Puma. La haine familiale pourra donc poursuivre ses ravages dans une guerre commerciale de bon aloi. Les deux marques sont toujours rivales.
Nous voici en 2023. Les plaies de la Seconde Guerre Mondiale ne sont pas guéries, et la confusion généralisée, chacun aimant traiter son ennemi politique de collabo. Mais le brouillard se dissipe : certains n'hésitent pas à affirmer de plus en plus clairement leurs convictions antisémites. C'est le cas, pour l'affaire qui nous occupe aujourd'hui, de Kanye West, rappeur superstar et milliardaire, qui officie désormais sous le pseudo de simplement "Ye", et dont Adidas a fait un porte-parole. Leur collaboration —navrée du jeu de mot— débouche sur des lignes de fringues et de chaussures à partir de 2015, époque à laquelle Ye se rapproche, également, de Donald Trump et de l'extrême-droite américaine. Chaque jour, il se fait un peu plus l'apôtre de la blanchité américaine et s’en prend au "complot juif". Ses propos ne passent pas inaperçus, mais la presse hésite encore à le qualifier de néonazi, en raison de son trouble bipolaire, et de son goût bien connu pour la provocation.
Celui-ci se charge de dissiper tous les doutes en décembre dernier, lors d'une intervention avec un autre facho de bazar, Alex Jones (déjà condamné, alors, à verser un milliard de dollars de dommages et intérêts aux familles de victimes de la tuerie dans l'école Sandy Hook —26 morts dont 20 enfants—, dont il affirmait qu'elle était un mensonge du FBI, accusant les parents d'enfants massacrés à l'arme automatique d'être des acteurs payés par l'État Fédéral pour faire interdire les armes à feu). Jones essaie de dédouaner West, affirme qu'il est conscient que les déclarations de son invité sont destinées à provoquer, et que les réactions outrées qu'elles suscitent le font plutôt marrer, mais West tient à mettre les poings sur les "i", affirmant, après avoir crédité le Fürher de l'invention du microphone (sic) : "J'aime bien Hitler. Je ne dis pas ça pour choquer. La Shoah n'est pas vraiment arrivée. Il faut regarder les faits. Hitler avait beaucoup de bons côtés".
Deux mois plus tôt, déjà, il avait prévenu sur Twitter : "Je pars maintenant en Defcon 3 contre les Juifs." (Le Defcon est un code militaire appliqué en cas de guerre nucléaire). Adidas l’a alors aussitôt viré. Depuis, en prévision de l'Assemblée Générale qui se tenait cette semaine, ils ont fait les comptes : l'arrêt de la ligne Yeezy va diminuer par deux leurs résultats annuels sur 2022-2023 (de 500 à 250 millions d'euros), déjà handicapés par les difficultés d'approvisionnement consécutives à la pandémie de Covid. Pour l'anecdote, la multinationale annonçait au même moment se débarrasser de son directeur exécutif, pour le remplacer par le PDG de Puma —la marque créée par le frère ennemi.
Entrent alors en scène les actionnaires, pas contents, mais alors pas contents du tout du résultat financier qui s'annonce. Ils ne reprochent pas à la direction d'avoir mis fin à un partenariat avec un néonazi désormais assumé, mais d'avoir attendu le dernier moment pour le faire, et donc s’être contrainte à agir dans la précipitation, aggravant les conséquences pour l'entreprise. La question, à leurs yeux, c'est : "Que savait-on, et depuis combien de temps ?"
Fin novembre, Adidas a lancé une enquête interne pour remonter le fil des responsabilités. Le magazine Rolling Stone a farfouillé de son côté et retrouvé des courriers internes des employés, se plaignant depuis longtemps des comportements "problématiques" de la star : ses colères rageuses (il aimait tout particulièrement leur jeter des livres à la tête), ses menaces, son habitude de montrer photos et vidéos "explicites" de son épouse, Kim Kardashian et sa direction artistique un tantinet floue ("Faites-moi une chaussure que j'ai envie de baiser", dans le texte). Plus gênant : il aurait affirmé, préparant le dernier défilé de la fashion week-parisienne, que sa plus grande inspiration pour l'événement étaient "les skinheads et les nazis."
Bref, Adidas est dans le pétrin. Et les actionnaires, vraiment pas contents. Ils craignent, en outre, que l'annonce de l'enquête serve avant tout de pare-feu, et à enterrer les responsabilités sous une procédure suffisamment longue pour faire oublier l'ampleur du scandale. C'est pourquoi Janne Werning, au nom de l'un des actionnaires majoritaires de la marque, la firme allemande Union Investment, a pris la parole ce jeudi lors de l'assemblée générale pour exiger la communication publique des fruits de l’enquête au plus vite. La marque a également annoncé qu'elle mettrait finalement à la vente tous les produits signés West, pour l'instant retirés du marché (il y en pour plus d'un milliard de dollars), et verserait les profits à des organisations caritatives, sans préciser lesquelles.
Les résultats de l'enquête interne de la marque aux trois bandes seront-ils bel et bien rendus publics ? Les actionnaires iront-ils au bout de leur démarche ? Gardons les yeux ouverts dans les mois qui viennent. De son côté, West a récupéré en fin d'année dernière l'usage de son compte Twitter, du fait d'Elon Musk. Le rappeur nazi a aussitôt publié l'image d'une croix gammée et d'une étoile de David entrelacées, ce qui a conduit, à nouveau, à sa suspension immédiate du réseau social.
Votre horoscope tribal
Le signe de la semaine : Premier Ministre

Vous n'êtes sans doute pas passé, ou passée à côté : le Pakistan a mis aux arrêts son ex-Premier Ministre, Imran Khan. Une arrestation depuis invalidée par la Cour Suprême ("Aucune arrestation ne devrait avoir lieu dans un tribunal", a-t-elle argué en rappelant que Khan, 71 ans, avait été interpellé par un groupe de paramilitaires débarquant en pleine audience dans le cadre de son procès).
Pourquoi ? Officiellement, pour corruption. Enfin, le procès avait lieu pour corruption. L'arrestation serait due, quant à elle, à sa non-coopération dans l'enquête. En réalité, plutôt parce que l'armée, qui contrôle en sous-main le pays, a pris ombrage de sa popularité, toujours vivace après qu'il a perdu un vote de confiance en avril 2002. La centaine de chefs d'inculpation dont il écope (corruption, donc, mais aussi blasphème ou terrorisme), ainsi que la tentative d'assassinat dont il a fait l'objet en novembre dernier, en pleine campagne pour appeler à des élections anticipées, penchent en ce sens. Peut-être des dissensions plus graves entre lui et le commandement militaire ont-elles aussi joué mais, jusqu'à présent, tout le monde ignore ce qui se passe précisément dans la tête des généraux.
Cela dit, pour saisir tous les ressorts de ce drame national, qui génère troubles et émeutes dans tout le pays, il ne faut pas oublier qu'il s'agit là d'une façon tout à fait conforme aux habitudes des uniformes locaux. À dire vrai, l'arrestation de Premier Ministre, c'est une tradition, pour la soldatesque pakistanaise. Il y a le bizutage, et puis l'arrestation de Premier Ministre. À tel point que le quotidien The Dawn a publié, à l'occasion, une édifiante Chronologie des anciens Premiers Ministres arrêtés au Pakistan, pour nous aider à nous y retrouver. C'est très bien fait, avec des dates, des photos, des explications. Tout démarre en janvier 1962, quand Huseyn Shaheed Suhrawardy s'oppose au coup d'État du général Ayub Khan : allez hop, au trou. Et la litanie se poursuit au fil des ans. Zulkifkar Ali Bhutto ? Au gnouf, puis au peloton : condamné à mort, pour avoir conspiré afin de faire assassiner un opposant politique, le voilà exécuté en avril 79. Benazir Bhutto ? À l'ombre ! Nawaz Sharif ? Emprisonné d'abord, puis banni du pays. Et ainsi de suite.
Sans doute une lecture revigorante pour le successeur de Khan, Shehbaz Sharif, qui a lui-même connu sept mois de taule en 2020, dans une affaire de blanchiment d'argent. Il risque fort d'avoir besoin de lecture dans les mois qui viennent.
Scénariste

Les scénaristes sont en grève à Hollywood. Les récriminations sont nombreuses, et le fruit du développement des plateformes de vidéo à la demande (type Netflix), également productrices de films et séries, dont les méthodes dégradent à la fois les conditions de travail, les perspectives et les revenus des auteurs et autrices.
Pour en comprendre l'ampleur, nous ne saurions trop recommander la lecture de cet article d'Anais Bordages, sur Slate France, qui fait le tour de ce qu'implique ce nouvel environnement de travail, éminemment toxique pour les scénaristes américains.
Mais bien sûr, comment ne pas avoir en tête, en toile de fond, les développements des intelligences artificielles génératives ? Celle-ci ne sont bien évidemment pas encore capables de pondre le nouveau House of Cards (la première série produite par Netflix). Elles ne le seront, à mon humble avis, jamais, par définition même. Mais sans aller jusque là, elles menacent déjà.
Les services financiers de la production télévisée font les yeux de Chimène aux économies que pourrait apporter cette technologie. Une crainte des artistes actuels est que leur métier se transforme. Qu'ils et elles n'aient plus pour mission que de réécrire et corriger des premiers jets pondus à la chaîne par des machines, supposées plus douées pour analyser les succès précédents et donc donner les bases des prochains.
Pur fantasme ou angoisse injustifiée ? Dans une tribune intitulée Auteurs Vs. Robots : les progrès d'Hollywood en automatisation n'ont pas attendu l'I.A., Fast Company s'est penché sur le sujet. Et le titre, dont vous aurez remarqué la tournure affirmative, ne ment pas : les studios aiment les machines, et la rationalisation qu'elles promettent, dans un domaine qui, pourtant, n'a d'intérêt que parce qu'il est irrationnel.
Dans l'industrie —et même, de plus en plus, dans le grand public—, le terme de "contenus" a remplacé celui d'"œuvres", relève A.S. Hamrah, critique cinéma et consultant. Il relève l'obsession des studios pour les franchises (Marvel, Star Wars et compagnie ou même, récemment, L'Exorciste du Vatican), dans lesquelles sont enfermés les artistes. Il rappelle ce qu'ont donné les progrès des effets spéciaux numériques qui, contrairement à ce qui était attendu, sont de moins en moins convaincants (à moins d'y consacrer énormément de temps, d'argent et, justement, la vision d'un artiste comme James Cameron l'a fait pour Avatar 1 et 2) puisque ce qui compte, c'est de produire vite, pas cher et tout le temps.
C'est un système, note Hamrah, qui devrait permettre aux studios de mieux résister à cette grève-ci qu'aux précédentes, et c'est le cœur de son argument: "Cet été, Paramount a déjà programmé les sorties des nouveaux épisodes de Transformers, des Tortues Ninjas et de La Pat'patrouille —le genre de contenu naïf et répétitif qui s'écrit tout seul, et dont le public s'attend à ce qu'il ne soit pas très réussi".
Jedi de tous les pays, unissez-vous, tant qu’il est encore temps.
Maçon
On est d'accord : si je vous dis qu'il existe, en Suisse, un Laboratoire Fédéral d'Essai des Matériaux de Recherche, ça fait sérieux, non ? Eh bien, c'est ce gros bébé (3 sites, 5 départements, 29 laboratoires) qui a pondu une révolution susceptible de ravir tous les maçons du monde, et surtout les plus frileuses et frileux des propriétaires.

Cette invention, c'est une nouvelle brique. Et pas n'importe quelle brique : une brique de verre. Les façades en verre, ça existe déjà, certes mais ça nécessite une isolation thermique bien, bien chère et ça n'est, en outre, pas complètement recommandé pour les murs porteurs. Mais voici, donc, que l'EMPA (c'est l'acronyme du laboratoire, correspondant à son appellation allemande parce que, pour bien faire, l'EMPA est une création de la Suisse allemande), que l'EMPA, donc, a inventé la brique à aérogel.
Translucide (ce qui est beau, mais permet aussi d'économiser sur l'éclairage artificiel), isolante et solide, la brique de verre remplie d'aérogel en granulés est une petite merveille qui éclaircira (à l'image ce jeu de mots, j'espère) votre journée. Cette création "convient aux applications qui exigent à la fois un apport élevé de lumière naturelle, une protection contre l’éblouissement et une protection de la vie privée, par exemple dans les bureaux, les bibliothèques et les musées", note Enerzine, qui ajoute : "Un aspect important est qu’une enveloppe de bâtiment constituée de telles briques de verre relie l’intérieur du bâtiment à l’extérieur en ce qui concerne la lumière du jour. Cela peut avoir un effet positif sur le rythme circadien des utilisateurs du bâtiment."
Elle semble enfin, au vu des premières estimations, plutôt abordable. La demande de brevet est en cours, et la recherche de partenaires industriels a déjà commencé, pour ce projet soutenu par la Fondation Velux, parce que oui, il y a une fondation Velux.
Prince

Vous avez vu ? Le Prince Charles est devenu roi. Quelle classe.
Ou plutôt : quel pot. Sans autres commentaires que son titre, Luck of the Draw ("La Chance au Tirage"), et avec l'aide du logiciel de génération d'images MidJourney, un certain George Fatlion, designer numérique de son état, a imaginé la vie de Charles, s'il était né dans une famille pauvre, et n'avait connu que misère.
Un petit rappel de l'absurdité du système de classe, en ce jour de gloire pour la monarchie britannique. Et, franchement, je trouve Charles en mode "Misère Misère, c'est toujours sur les pauvres gens que tu t'acharnes impunément" infiniment plus classe qu'il l'est dans la réalité.
François Hollande lui-même qui, c'est connu, "n'aime pas les riches", aurait certainement préféré passer du temps avec lui, à boire de la clairette de die entre deux poubelles plutôt que la tasse de thé qu'il partagea, naguère, avec Elizabeth II, au château de Windsor.
Mais il a dû s’en remettre.
Mode

Turtlemen, les plus beaux des super-héros
Pêcheurs de père en fils et de mère en fille, les Becerra ont tourné casaque en 2007. Cette année-là, le patron, Cosme Becerra, a décidé de consacrer sa vie et celle de sa famille à sauver les tortues marines, dans le lagon de La Cruz au Mexique.
Sa vocation remonte au milieu des années 1990. Il était, comme chaque année, chargé de sacrifier l'un de ces animaux qui serait ensuite, selon la tradition, servi en plat de résistance lors d'un festival local. En prévision de ce repas de fête, il a gardé un specimen plusieurs jours dans sa baignoire : "Elle faisait ce bruit, "Hooo… Hoooo", qui m'empêchait de dormir" se souvient-il, encore ému, auprès de MongaBay.
Le triste chant de la tortue (ce qui ferait un bon titre de livre, soit-dit en passant) l'a poussé, des années après l'avoir relâchée sur la plage, à quitter son métier pour louer ses services au Prescott Center, une institution académique d'Arizona spécialisée dans les recherches sociales et environnementales.
"Désormais", écrit la reporter de la publication en ligne, "les Becerra —15 personnes, conjoints, parents, frères, sœurs, cousins, enfants et petits-enfants— pratiquent la pêche durable. Un métier qu'il combinent avec d'autres emplois, mais aussi avec la préservation des tortues marines".
Karen Oceguera, biologiste marine au sein de Las Californias Turtle Group, les cite comme exemples "de persévérance et d'engagement", soulignant la quantité massive de données, essentielles pour suivre et assurer la survie de l'espèce, qu'ont recueillies au fil des ans ces héros modernes. "Auparavant, ils mangeaient et revendaient des tortues. Ils ont connu un véritable changement de paradigme", souligne le coordinateur des projets communautaires au Prescott Center.
Un jour, un jour, c'est à ce genre de personnes qu'on élèvera des statues. Parions-le.
Beauté

Au Nigéria, le corps en héritage
"En juin 2020, la vidéo d'un enfant de 11 ans, Anthony Mmesoma Madu, qui dansait dans une cour intérieure trempée de pluie, fit le tour d'Internet", écrit la plateforme “d'art contemporain et d'expression visuelle” This is Colossal. "Une démonstration de ce qu'il avait appris à la Leap of Dance Academy. Basée à Ajangbadi Ojo, une banlieue de Lagos au Nigéria, cette école de ballet s'est alors faite connaître à l'international, et du grand public."
Leap of Dance est la création de Daniel Ajala, qui proposait gratuitement ses cours de danse classique, après s'être lui-même formé grâce à YouTube. Une histoire suffisamment inspirante aux yeux de Jacob Krupnick, documentariste new-yorkais, pour qu'il lui consacre un film, Then Comes the Body, un court-métrage dont la première aura lieu au Festival du Film de Tribeca en juin prochain. La bande-annonce, gracieuse évidemment, touchante bien entendu, et tout simplement fascinante, est elle déjà visible en ligne.
Bizarre

Deux acteurs, une actrice et un rockeur entrent dans un bar
Vous avez déjà vu cette peinture : dans une arrière-salle de tripot, ou affalés sur les banquettes d'un diner, ou se relayant au billard, Humphrey Bogart, James Dean, Marilyn Monroe et Elvis Presley passent un peu de temps ensemble. Les couleurs sont, généralement, un peu trop lumineuses et les expressions, un peu surjouées.
Mais comment cette peinture, ce motif, a-t-il fini par se retrouver dans toutes les brasseries du monde ? The Believer a enquêté.
"Ces quatre célébrités ne sont jamais apparues ensemble dans un film. Elles n'étaient pas particulièrement amies", rappelle d'abord la revue culturelle. "Qui a décidé de les regrouper ? Et pourquoi ? La réponse est comiquement et inutilement compliquée. Tout commence avec […] Edward Hooper", dont la peinture la plus célèbre, Nighthawks at the Diner, sert de cadre principal à ce récit délicieux.
C'est ce tableau, en réalité, que recréa d'abord, en remplaçant les clients anonymes par ces quatre stars incontournables, "un artiste intense irlando-autrichien, Gottfried Helnwein, qui venait tout juste de signer la pochette horrifique, et choquante, de l'album des Scorpions Blackout."
Pour découvrir la suite de cette odyssée du kitsch, où l'on parlera de pizzérias miteuses, d'Andy Warhol, de cabinets de dentiste et de Clark Gable, il suffit de cliquer sur le lien.
Religion

Brian Jones, icône des Stones
Comme bien des baby-boomeurs, Nick Broomfield a été fasciné très tôt par Brian Jones, le membre mythique des Rolling Stones retrouvé mort dans sa piscine, à 27 ans, en 1969.
Mais lui a eu la chance de le rencontrer. Une première fois, par hasard, à bord d'un train. Le futur réalisateur n'avait que 14 ans. "Il m'a fallu un peu de témérité, mais je me suis présenté", explique-t-il. "Nous avons surtout parlé de trains. Il m'a dit qu'il aimait voyager ainsi, et que cette ligne, la Grande Western, était sa préférée. Je me souviens surtout l'avoir trouvé très classe moyenne, et à quel point il parlait bien, il était sympa et accommodant."
Rapidement lancé dans le journalisme, Broomfield a pu ensuite interviewer Jones, et suivre le groupe au long des tournées et conférences de presse, jusqu'au décès prématuré du musicien surdoué. C'est à cette icône inoubliable du rock qu'il a consacré son dernier documentaire, The Stones and Brian Jones, diffusé cette semaine sur la BBC (et promis "pour bientôt" sur leur plateforme en ligne iPlayer), auquel le Guardian consacre une longue et élogieuse critique.
D'autres films et livres, chacun avec sa théorie, se sont penchées sur les causes mystérieuses, et les explications plus ou moins probables, de la mort mystérieuse de Brian Jones. Ce n'est pas l'angle choisi par Broomfield : "J'ai décidé d'éviter toutes les théories du complot à ce sujet. Je trouvais qu'elles n'allaient nulle part. Je me suis dit : à quoi bon y consacrer du temps, si c'est pour, au final, toutes les rejeter ?". "À la place, le film est avant tout une étude psychologique, portant sur un individu doué, complexe, mal préparé pour assumer la gloire, et perclus d'insécurité", relève le critique du Guardian, qui rappelle aussi : "Pour le dire simplement, sans Brian Jones, pas de Rolling Stones."
L’article se métamorphose ensuite en un long portrait, et un émouvant éloge funèbre, de la star au parcours chaotique et brillant.
Mais aussi, mais encore

En bref : les news auxquelles vous avez échappé
Pendant ce temps-là, ici, ailleurs et à côté…
Un photographe amateur découvre que l'intelligence artificielle trafique déjà les photos prises par la plupart des smartphones (Techno-Science) — "Oui, la France devient une démocratie ilibérale", affirme dans une tribune qui dépote Jean-François Bayart, enseignant à l'IHEID de Genève (Le Temps) — Dans une exposition sans précédent, la religion maya s'expose au Texas (Kimbell Art Museum) — La demande de pétrole pourrait baisser de 50 % dans les transports d'ici 2050 (Enerzine) — La Chine invente la batterie à sodium-ion, un matériau abondant qui pourrait remplacer le rare et précieux lithium dans les véhicules électriques (Technology Review) — Au bout de douze ans de négociations, Madagascar revoit son code minier pour mieux redistribuer les bénéfices de l'industrie (PressAfrik).
Attention : il n'y aura pas de newsletter samedi prochain, week-end de l'Ascension. Prochaine Édition du Week-End : le samedi 27 mai. Bon repos à vous !





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