Chère lectrice, cher lecteur,
permettez-moi de vous souhaiter un très bon week-end en compagnie, cette semaine, d’arbres verts, d’enfants qui courent, de l’éponge mystérieuse, d’un gros malin, de Copenhague, d’artefacts sumériens, de portraits étranges et d’une pluie de roubles.
Très bonne lecture,
la conscience artificielle de votre téléscripteur favori.
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L’équation de la semaine
Préparez les roubles
Si j'avais un conseil à donner à Vladimir Poutine, ce serait de regarder Rambo. Ça peut paraître bizarre, mais rappelons que le premier de la saga (First Blood dans son titre original, "Premier Sang") est loin d'être un hommage à la guerre et la violence.
Si, si ! Le héros est un vétéran du Vietnam. Dans la première scène, il apprend, après avoir traversé la moitié des États-Unis pour retrouver le seul camarade rentré comme lui vivant du front, que ce dernier a fini lui aussi par s'éteindre, d'un cancer dû à sa manipulation de l'Agent Orange (un défoliant utilisé par l'armée américaine pendant le conflit).
Traumatisé par son expérience du combat, incapable de se réintégrer, inadapté à la vie civile, précaire et abandonné par son pays, John Rambo erre sur les routes sans but jusqu'à ce qu'un shérif, le prenant pour un beatnik, décide de lui administrer un tabassage en règle dans les cellules du commissariat, histoire de lui faire comprendre comment on traite les hippies, ici, à Hope, Washington. L'épreuve réveille le trauma du militaire qui, ne connaissant aucune autre façon de lutter pour ses droits et sa dignité, retrouve ses réflexes de machine de guerre. Dans la version initiale du film (comme dans le roman clairvoyant de 1972 qui l'a inspiré), l'histoire s'achevait par le suicide du personnage, héros tragique et détruit, en larmes.
Premier Sang a mis le doigt très tôt sur la problématique des vétérans revenus du conflit appauvris, solitaires, parfois alcooliques, parfois drogués, parfois traumatisés, parfois les trois à la fois, et oubliés par les services de l’État, livrés à eux-mêmes des décennies durant. On découvre à peine, à l'époque, ce qu'une guerre fait véritablement à une société. Même une fois la paix advenue, quand il faut réintégrer les troupes et absorber, éventuellement, le choc démographique dû aux pertes. Désormais, l'on bénéficie de solides et nombreuses recherches sur le domaine.
C'est armés de ces données que, dans la publication de recherche militaire War on the Rocks, deux chercheurs se sont livrés à quelques calculs. Leur but est d'anticiper les effets de la guerre d'Ukraine sur la société russe à long-terme. Eh bien, ce n'est pas joli-joli, quelle que soit l'issue du conflit. D'un strict point de vue économique, en mettant de côté la morale et l'empathie, c'est même ravageur. Voici leurs estimations comptables :
Pour des raisons de politique intérieure, le gouvernement russe verse déjà énormément d'argent aux invalides de guerre et aux familles de soldats morts au front : 3,3 millions de roubles via les assurances privées et 5 millions supplémentaires de l'État en cas de décès ; ou 3 millions pour une blessure, à quoi s'ajoutent 1 à 3 millions de prélevés sur les fonds locaux (en fonction de la région de votre foyer). Quelques poignées de roubles en plus ont été promises par Poutine et votées par le Parlement depuis le début conflit. Ça + ça + ça, ça fait 14 millions de roubles pour la famille en cas de décès, sans prendre en compte les autres formes de soutien ponctuels. Multiplié par les taux de pertes les plus sérieux dont on dispose (400 000 victimes à date, dont 100 000 morts, du seul côté de l'armée russe), on atteint un total de 2,3 bilions de roubles, soit 6 % du budget 2024. Cela ne tient pas compte des soins à long-terme (voire à vie pour les blessés graves et les très nombreux amputés).
Ça, c'est les jambes. Passons à la tête : le secrétariat d'État américain aux anciens combattants estime qu'il faut entre 20 000 et 30 000 dollars par an pour accompagner, médicalement et psychologiquement, un vétéran atteint du Syndrome de Stress Post-Traumatique (PTSD). Ajusté au niveau de vie, cela coûterait 15 000 dollars en Russie. Or, en moyenne, pour un million d'hommes sous les drapeaux (un chiffre qui sera sans doute atteint plus tôt que tard par le régime), on peut s'attendre à ce que 500 000 d'entre eux rentrent atteints de ce trouble psychique terriblement invalidant. Avec quelques ajustements et équivalences entre le coût de la vie des deux côtés de l'Atlantique, dont je vais faire l'économie, on arrive à 660 milliards de roubles annuels : 2 % du budget de l'État.
Vous pensez peut-être qu'il sera choisi de ne pas soigner psychologiquement ces traumatisés de guerre ? C'est bien possible en effet. On y vient (spoiler : ça revient évidemment beaucoup plus cher). Toutefois, War on the Rocks s'accorde à ce stade une petite pause pour rappeler :
"Le nombre d'hôpitaux en Russie a décliné d'environ 20 % depuis 2012, et il n'y a que 10 hôpitaux pour vétérans dans tout le pays. Le seul spécialisé dans les soins psychiques ne dispose que de 32 lits. Il faudra prévoir une extension massive du système hospitalier militaire, sinon l'État risque l'effondrement de son secteur médical tout entier, particulièrement dans les régions les plus pauvres et les moins peuplées. On ignore d'où pourraient venir les fonds ou le personnel nécessaires. Mais en leur absence, les soldats comme les civils ne pourront plus recevoir de soins adéquats : il n'y a pas de juste milieu".
Ne pas soigner les traumatismes coûte donc, au final, bien plus cher que les prendre en charge. On le sait entre autres grâce à une étude de 2009 qui portait sur les ex-combattants des guerres de Yougoslavie : "Sur les participants [à l'étude] qui vivaient en Croatie, le taux de chômage était de 43 %, contre 10 % à la même date au niveau national. En Serbie, 55 %. Au Royaume-Uni, 50 %. En Allemagne, 85 %. Il ne serait certes pas approprié d'affirmer que ces chiffres se retrouveront tels quels en Russie, mais ils démontrent clairement les conséquences désastreuses d'un PTSD non-traité sur les capacités d'un individu à fonctionner en société."
Chômeurs en nombre et travailleurs à la productivité réduite ? Si ça n'était que ça ! En novembre 1989, 60 % des anciens soldats soviétiques de la guerre d’Afghanistan souffraient "d'alcoolisme ou d’addiction à une drogue". "Le Serbsky Center estimait en 2003 que 70 % des vétérans des deux guerres de Tchétchénie étaient atteints, sous une forme ou une autre, de PTSD. Au milieu des années 2000, environ 100 000 anciens combattants des "guerres locales" (essentiellement la Tchétchénie) étaient en prison. Ce qui coûte au régime, en se fiant aux données budgétaires des journalistes russes, 10 milliards de roubles par an en frais d'incarcération".
Tout ça se passera dans un vaste bordel dû à la nécessité pour Poutine et ses fidèles de maintenir l'opacité sur la situation, quitte à en aggraver les effets (sans parler des "attitudes à l'ancienne qui envisagent les maladies mentales comme des faiblesses morales et spirituelles"). Un seul exemple :
"Le Kremlin a ordonné en juin 2023 la création de la Fondation des "Défenseurs de la Patrie". Officiellement, c'est une organisation présente dans de nombreuses régions du pays, dont Saint-Pétersbourg. On peut douter cependant des affirmations du gouvernement, selon qui ce sont déjà des milliers de personnes qui auraient été aidées, vu que seulement 3 % de son budget sont consacrés aux soins psychologiques en tant que tels. Or le budget total de la Fondation, sur son premier trimestre d'exercice, ne s'élevait qu'à 1,3 milliards de roubles (soit 15 à 20 millions de dollars [ou autant d'euros] aux taux de change actuels). C'est juste, pour une organisation censée couvrir tout le territoire.
Même quand des bénévoles s'affranchissent des contraintes budgétaires pour prendre en charge les vétérans, ils doivent faire face à d'autres difficultés. Par exemple, plusieurs cas ont été répertoriés dans lesquels des volontaires médicaux n'ont pu entrer dans les hôpitaux de Saint-Pétersbourg. Les bénévoles doivent se battre bec et ongles contre leur propre gouvernement pour aider les victimes. Il s'agit peut-être d'un effet de la volonté de limiter l'exposition des civils aux conséquences réelles de la guerre de Poutine. Mais même dans les services opérant sur fonds publics, l'accès aux traitements est contraint par l'incompétence et la bureaucratie. L'épouse d'un vétéran, qui cherchait de l'aide auprès de la Fondation des Défenseurs de la Patrie, s'est ainsi vue répondre que son mari, amputé de guerre, devrait se rendre personnellement sur place, pour remplir le dossier qui permettrait de lancer la procédure de soins".
7. Et tout cela, en plus des morts, se greffera sur un déclin démographique déjà largement entamé et spectaculaire, comme le relève une note signée en automne dernier par la fondation Jamestown et pointée par les chercheurs :
"Ce 20 octobre [2023], l'agence russe de statistique, Rosstat, a publié un deuxième rapport estimant que la population va continuer à décliner, et aura perdu plus de 7 millions d'habitants d'ici 2046. Un précédent rapport, paru fin septembre, prévoyait déjà une baisse de la population significative dans les années à venir. Sans inclure les portions ukrainiennes sous occupation, celui-ci prédisait que le pays perdrait 3 millions d'habitants d'ici 2030. Ces deux projections suggèrent que le déclin démographique russe —depuis longtemps prédit par les experts— sera plus profond, durera plus longtemps, et causera plus de dommages que le Kremlin l'envisageait (Cf. La Russie en déclin, 13 septembre 2016)".
Comme le disait Rambo : "Pourquoi vous me faites chier, putain ?".
Mais comme le disait aussi Patton : "L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien".
Ou, en l'occurrence, de laisser tout un pays courir au suicide.
Votre horoscope tribal
Le signe de la semaine : Arbre
Alors, ça pousse ? Ça pousse, ça pousse. Surtout en Colombie où la baisse de la déforestation se poursuit à un niveau spectaculaire : -29 % en 2022, - 36 % en 2023 (par rapport, chaque fois, à l'année précédente). Et même -66 à -75 % dans les départements les plus épargnés. Ça représente 79 256 hectares déboisés en 2023 (contre 123 517 en 2022), "le chiffre le plus bas depuis 23 ans" s'est félicité le Président du pays, Gustavo Petro, élu en 2022. Des efforts qu'il espère poursuivre : il vise les zéro hectares rasés "pour préserver les poumons du monde".
Un résultat impressionnant dû pour partie "à un programme gouvernemental qui rémunère les agriculteurs en échange de la conservation de la nature", nous explique GoodPlanet, mais aussi à la paix avec la guérilla des FARC, selon la ministre de l'environnement. Une vision à nuancer, d'après l'AFP qui tient à préciser : "Les experts suggèrent que l’un des groupes armés, les dissidents des FARC (qui rejettent l’accord de paix signé en 2016 avec cette guérilla marxiste) regroupés au sein de l’État-major central (EMC), a fixé le rythme de la déforestation pour faire pression sur le gouvernement à la table des négociations".
Une méthode particulièrement redoutable, décryptait Al-Jazeera l'été dernier, dans un article dont le titre laissait peu de place à l'interprétation : "Le secret de la baisse de la déforestation en Colombie ? Les groupes armés."
Le média qatari écrivait alors :
"D’après les experts […], les groupes armés rebelles ont eux-mêmes pris en main l'interdiction de la déforestation illégale. Selon Bram Ebus, chercheur spécialisé en criminalité environnementale au sein de l'ONG International Crisis Group, ces efforts visent à faciliter les négociations de paix avec le gouvernement de Petro, et son projet de "paz total", la paix complète."On constate qu'ils ont commencé à utiliser la lutte contre la déforestation comme un outil politique avant même le début des négociations", nous a-t-il expliqué.
Selon lui, les groupes armés ont anticipé "et vu qu'ils pouvaient renforcer leur main à la table des discussions s'ils devenaient un acteur majeur de la baisse de la déforestation en Amazonie". Le pays est embourbé dans un conflit interne depuis six décennies, où s'affrontent, pour le pouvoir, forces gouvernementales, groupes paramilitaires, réseaux criminels et rebelles en arme".
Al-Jazeera explique que la paix signée avec les FARC, en créant un vide politique dans les régions reculées, a suscité un véritable appel d'air pour les trafiquants de toutes sortes. Initialement, l'anarchie de fait qui s'en est suivie a considérablement accru le rythme de la déforestation : +46 % en 2016, selon les chiffres officiels, toujours cités par Al-Jazeera. "Pour contrer ces ravages, le Président précédent, Ivan Duque, a eu recours à une stratégie militaire, en visant principalement les installations illégales, souvent le fait de fermiers pauvres installés au cœur même des parcs nationaux.
Mais son successeur Petro, le premier Président de gauche de l'histoire colombienne, privilégie une autre approche. Il s'est engagé à réduire le phénomène à 140 000 hectares par an, en proposant des alternatives économiques et en signant des accords avec les communautés de l'Amazonie".
L'EMC —le commandement des dissidents des FARC décidés à poursuivre la guérilla— a sauté sur l'occasion. Pour se présenter en acteur incontournable de la région, il a carrément institué une interdiction totale de la déforestation dans les secteurs qu'il contrôle… et même mis en place une amende d'1 million de pesos par hectare pour les contrevenants (soit environ 250 euros). Au moins le temps du mandat de Petro, dont ils attendent "des solutions à long-terme pour les agriculteurs sans terres de l'Amazonie", qu'ils disent représenter.
Même si, selon l'un des porte-paroles de l'EMC interrogé par Al-Jazeera, on trouve également derrière cette politique radicale "des soucis de sécurité". Dans ses mots, ça donne : "Nous avons interdit la déforestation en Amazonie parce que nous sommes profondément une guérilla environnementale. Les arbres nous protègent et nous avons besoin d'eau pour nos opérations militaires". C'est ce qu'on appelle une symbiose.
Quand, dans les forêts cévenoles, une insurrection équipée de grenades et de fusils d'assaut imposera la protection de l'environnement pour protéger une guérilla marxiste vieille d'un demi-siècle, alors peut-être je prêterai l'oreille aux élucubrations de Gérald Darmanin. Et j'apprendrai l'orthodontie car ce jour-là, aussi, les poules auront des dents.
Kid
Si vous avez des enfants en bas-âge, arrêtez un instant votre lecture pour faire renouveler votre passeport. Parce que vous pourriez bien n'avoir sous peu qu'une idée en tête : déménager aux États-Unis. Plus précisément : au Colorado.
Pour comprendre pourquoi, quelques précisions sont nécessaires avant de plonger dans le vif du sujet.
D'abord, apprenons ensemble que, à part dans une poignée d'États, la "Preschool" (l'école maternelle, de 3 à 6 ans), est payante en Amérique du Nord. De 4 000 à 13 000 dollars par an, selon les établissements. Ce n'est pas rien, hein ? De plus en plus d'États, cependant, travaillent à des programmes pour offrir, sans frais, une éducation au moins partielle aux enfants. Au Colorado par exemple, depuis 2022, 15 heures par semaine sont proposées, gratuitement, à tous les enfants dès l'âge de 4 ans (l'emploi du temps "normal" étant de 30 heures par semaine). C'est bien, mais ça n'est pas tout.
L'autre petite précision c'est que, heureusement, il existe des systèmes de bourses pour aider les familles les plus en difficulté à, malgré tout, bénéficier d'un accès complet à l'instruction des plus petits. Mais pour cela, l'école où vous souhaitez inscrire votre bambin doit bénéficier d'une licence, répondre à des exigences éducatives et de sécurité qui suivent les normes en vigueur.
Et en ce début d'été le Colorado vient de voter la reconnaissance de plein droit d'un type particulier d'école maternelle : la "outdoor preschool". L'école en extérieur. L'école dehors. Tous les jours de l'année, tout le temps, les cours ont lieu en pleine nature. On apprend en partant du réel, en respirant, en jouant.
"Ici", raconte la radio américaine NPR, "les instituteurs sont des guides. Ils aident les enfants à se connecter à leur environnement et à tisser des liens de camaraderie. La recherche a démontré que l'enseignement en extérieur favorisait la confiance en soi et le bien-être mental des élèves. Comme le dit l'un des enseignants, Jon Worthing, la nature procure, assez littéralement, l'espace nécessaire pour pleinement ressentir et comprendre ses émotions."
Les "outdoor preschools" existent depuis quelques temps maintenant. Au Colorado, NPR en a dénombré 45, même si toutes n'opèrent pas de la sorte sur le mode du plein-temps. La plupart sont réunies sous l'égide d'une association, la Nature School Cooperative. Fondée par des professeurs, celle-ci se targue également de proposer un ratio de seulement un enseignant pour six élèves, ce qui n'est pas mal non plus. Sur son site, elle publie un exemple d'emploi du temps typique :
08:00-08:30. Arrivée sur site (le lieu change régulièrement) et jeux en groupe (les parents peuvent assister à cette partie).
08:30-09:00. Rassemblement matinal "autour d'une question, d'une histoire ou d'une chanson pour introduire l'apprentissage du jour".
09:00-10:00. Exploration et cartographie de l'aire de jeu, transition vers les activités de groupe (comme construire des barrages, grimper à de petits arbres ou faire de la musique).
10:00-10:20. Pause (pour se laver les mains, aller aux toilettes, grignoter, s'hydrater et répondre aux questions des enfants).
10:30-12:00. Jeux autour de la nature : temps d'apprentissage et d'éveil en groupes.
12:00-12:30. Déjeuner.
13:00-14:00. Temps pour soi : "sont proposés aux élèves des jeux en solo, des livres ou des activités artistiques".
14:00-15:00. Jeux autour de la nature. Temps d'apprentissage et d'éveil en groupes.
15:00. Fin des cours.
Voilà le genre d'école maternelle qui sera désormais plus accessibles (au moins financièrement) y compris aux familles les moins aisées du Colorado. Chalkbeat, un magazine spécialisé dans l'éducation (et à but non lucratif) résume :
"Les défenseurs du projet affirment que les grands espaces sont la salle de classe idéale, qu'ils donnent aux plus jeunes la possibilité de bouger librement, d'apprendre le fonctionnement de la nature, de mesurer les risques et de résoudre les problèmes d'une manière qui n'a pas d'équivalent pour les classes en intérieur. Selon eux, accorder une licence à ces programmes [comme vient de le faire l'État du Colorado, le deuxième du pays après celui de Washington] permettra d'agrandir considérablement le nombre de familles qui pourront y accéder, en débloquant les financements publics déjà mis en place par la loi d'accès de 2022 et les allocations d'aide aux parents".
En reportage l'automne dernier, le Colorado Sun s'émouvait :
"Voici une école qui s'étend sur 40 hectares de la Lookout Mountain, à Golden, et faite de différents terrains qui servent à différentes choses. Comme "le Rocher de l'hippopotame", où les élèves grimpent aux rochers ou aux arbres environnants, ou la "forêt sombre et profonde", où les enfants courent et, parfois, étudient les os animaux qu'ils découvrent.
[…]
Cette méthode fait partie d'un mouvement en pleine croissance dans le Colorado, celui des écoles forestières. Là, par tous les temps, les enfants apprennent en extérieur comment gérer leurs émotions, communiquer leurs besoins, dénouer les conflits, ou faire preuve de résilience à mesure que tombent les températures. La nature, après tout, est un puissant professeur, et l'un des lieux où l'on peut apprendre au plus jeune âge à devenir son propre professeur.
"Ils essaient de comprendre le monde autour d'eux, donc ils sont naturellement curieux", dit Brett Dabb, le propriétaire et guide principal de la Colorado Nature School. "Ils posent donc déjà beaucoup de questions, c'est formidable. Alors, le but est de surtout soutenir et nourrir cette curiosité, et de la voir grandir".
"Cette pratique donne aux enfants un large espace, ouvert, pour libérer leur énergie et donc mieux se concentrer quand il est temps de s'asseoir et travailler", abonde Megan Patterson, fondatrice et directrice exécutive de Worldmind Education".
Notre siècle manquait de bonnes raisons de faire des enfants. En voici enfin une.
Éponge
Lui, c'est Shuhai Xiao, géobiologue à l'université de Virginia Tech. Ce qu'il tient dans la main est un fossile d'éponge, et c'est merveilleux. Parce qu'il est vieux de 500 millions d'années ? Certes, mais pas seulement : parce qu'il a permis de résoudre ce qui était il y a encore un mois l'une des plus insolubles énigmes de la théorie de l'évolution.
Le mystère est joliment résumé dès l'entrée en matière du communiqué de presse sorti par Virginia Tech pour annoncer la parution de l'étude du docteur Xiao dans Nature. On n'est pas loin de la poésie, tendance haïku :
"À première vue, l'éponge de mer n'est pas une créature mystérieuse.
Pas de cerveau. Pas d'entrailles. Pas de problème pour dater son apparition à 700 millions d'années avant notre Ère. Pourtant, on ne trouve aucun fossile d'éponge au-delà de 540 millions d'années. Ce qui laisse un trou de 160 millions d'années dans les archives."
Alors, que s'est-il passé dans la vie des éponges, entre 700 millions et 540 millions d'années avant nous ?
Pour Xiao, tout commence lorsqu'il reçoit par SMS, via un collègue, une photo du gros bébé photographié plus haut et tout juste exhumé du fleuve Yangtze. "Je n'avais jamais rien vu de pareil et j'ai presque tout de suite compris qu'il s'agissait de quelque chose d'inédit", explique-t-il.
Ce qui est une autre manière de dire qu'il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il regardait, en réalité. Il lui a d'abord fallu, avec ses collaborateurs de Cambridge (où il travaillait alors) et avec l'aide de l'Institut de Géologie et Paléontologie de Nankin, "éliminer les possibilités une à une : ce n'était pas une figue de mer, ni une anémone de mer, ni un corail". Non, c'était bien une éponge, on l'a compris… Mais un spécimen unique, qui venait confirmer une hypothèse de travail de Xiao. Selon celle-ci, l'absence de fossiles au-delà de 500 millions d'années pourrait s'expliquer parce que, à l'origine, ces animaux auraient été purement organiques, dépourvus de spicule, ces organes minéraux que l'on va, avec beaucoup de légèreté, comparer à un squelette. Mais forcément : sans squelette, ni carapace, ni rien de solide, impossible de laisser une trace fossile… "à moins de conditions particulièrement rares, où la fossilisation pourrait prendre de vitesse la dégradation organique", écrivait-il quelques mois à peine avant que lui soit communiquée la photo magique.
Cette éponge-là, jusqu'ici inconnue au bataillon, c'est donc le chaînon manquant dans le passé des éponges. C'est le seul témoin de toute une histoire paléontologique qui non seulement prouve les théories du docteur Xiao, mais permet aussi de retracer le parcours antédiluvien de cet animal étrange.
Animal qui en plus ne s'est jamais plaint de Grand Remplacement, malgré le flot de lave-vaisselles entrés dans les foyers ces trente dernières années, preuve de sa supériorité évolutive sur Cyril Hanouna.
Virginia Tech News via Techno Science
Gros malin
Bravo. Bravo. Clap clap clap. Il n'y a pas d'autre réaction possible au dernier coup de maître joué par Narendra Modi, le Premier Ministre indien récemment reconduit, pour se faire un peu mousser.
Le Président du BJP est fréquemment accusé —y compris dans ces colonnes— de pratiquer une politique raciste et démagogique, volontiers autoritaire, dont il se cache d'ailleurs à peine. Il est donc particulièrement ironique et astucieux de sa part d'avoir annoncé, ce vendredi, la création dès 2025 d'un nouveau jour férié dans le pays… qui sera appelé le "Murder of the Constitution Day", le Jour du Meurtre de la Constitution.
Annonce-t-il ainsi la fin de la démocratie indienne, le début de la tyrannie, la mise à mort de l'État de Droit ? Que nenni ! La date retenue, le 25 juin, fait en réalité référence à un sombre épisode de l'histoire du pays. Celui où Indira Gandhi (Photo) proclama l'état d'urgence et se saisit des pleins pouvoirs, en vertu de l'article 352 de la Constitution, pour annuler une élection qui lui était défavorable. "Les mois suivants", rappelle le journal pakistanais The Dawn, "virent l'emprisonnement de milliers d'activistes, la suspension de la liberté de la presse, et une campagne de stérilisation forcée qui contraignit des millions d'hommes à subir une vasectomie, dans un effort de régulation de la population". Une période dictatoriale et violente qui dura deux ans, avant qu'Indira Gandhi —aucun lien avec le Mahatma, rappelons-le— perde à sa grande surprise de nouvelles élections et accepte cette fois le verdict des urnes.
C'est donc bien malin de la part de Modi de vouloir commémorer cette période cruelle (2025 marquera précisément les 50 ans de cette tentative de coup d'État) et de s'afficher ainsi, pour pas cher, en protecteur des libertés civiles. Mais le plus joli dans l'histoire est qu'Indira n'est autre que la grand-mère du leader de l'opposition, Rahul Gandhi, le président du Parti du Congrès et le seul, à ce jour, qui présente une menace réelle pour Modi : même s'il n'est pas parvenu, cette fois encore, à empêcher sa réélection, il a tout de même réussi à le priver de la majorité absolue à l'Assemblée, rendant ainsi un peu plus précaire son exercice du pouvoir.
"Rahul accuse régulièrement Modi de ne pas respecter la Constitution indienne", poursuit The Dawn. "Il se fait aussi l'écho des groupes de défense des droits humains, selon lesquels le gouvernement nationaliste hindou du Premier Ministre persécute ses critiques et restreint les libertés de la presse. En retour, Modi a plusieurs fois réveillé le souvenir du Jour de l'état d'urgence, et d'autres chapitres controversés de l'histoire nationale, pour répéter avec insistance que Rahul appartient à une lignée qui ne s'est pas montrée à même de gouverner par le passé".
Comment, pour Rahul, se présenter en défenseur de la démocratie tout en s'opposant à une telle commémoration ? Si vous le savez, je vous suggère de contacter rapidement le Palais Bourbon à Paris où, dit-on, votre génie politique pourrait trouver quelque débouché utile.
Mode
À table à Copenhague
Le festival de design de Copenhague, fondé en 2013, aura-t-il la peau du salon du meuble de Milan, référence du secteur depuis 1961 ?
Non, mais c'est pas grave, répond HypeBeast, qui préfère insister sur les différences entre les deux événements. Le magazine de culture et de style s'est rendu au Danemark pour l'édition 2024 de 3daysofdesign. La nuance la plus notable avec son grand frère italien est parfaitement résumée par les mots de son fondateur, Signe Byrdal Terenziani, choisis comme exergue de l'article : "3daysofdesign maintient son engagement dans une stratégie de croissance qui privilégie le bien-être des gens et celui de la planète". Message d'autant plus clair que l'association derrière l'événement s'est déclarée à but non-lucratif.
Cela ne l'a pas empêchée d'accueillir, tout de même, 400 expositions sur 3 jours, réparties dans toute la ville. Que pouvait-on y voir ? Un mélange bienvenu de grands noms de l'industrie et de petits indépendants, se félicite HypeBeast. Qui plus est, dans une atmosphère bien moins étouffante que celle du salon milanais, lequel regroupe dans un gigantesque parc des expositions des centaines de milliers de visiteurs et visiteuses chaque année.
Alice Morby, la reportrice et cheffe de rubrique qui a fait le déplacement, a surtout retenu la présence de collectifs qu'unissent les pratiques plus que les esthétiques. Comme &Tradition, par exemple, qui a réuni "4 studios moins connus" autour d'une thématique excitante : "Études pour un banc". Ça donne, donc, 4 bancs, visibles en diaporama sur le site du magazine. L'un est en marbre, l'autre en verre, le troisième en pierre brute et le quatrième on ne sait pas trop, mais il est tout rouge. Rien de vraiment séduisant —si ce n'est par la diversité même, dont on se dit qu'elle pourrait faire du bien, un peu, dans nos villes.
On appréciera sans doute un peu plus le mobilier du groupe ukurant, pour la large place qu'il laisse à la multiplicité des couleurs, des matières et des influences (je maintiens cette phrase même si je crains qu'aux yeux d'un spécialiste de la discipline, elle ressemble peu ou prou à "entre tradition et modernité")." Mais enfin, c'est bien la diversité que ukurant, "créé par de jeunes designers pour les jeunes designers", met le plus en avant dans son manifeste. Lequel insiste insiste aussi sur les difficultés qu'éprouvent les nouvelles générations à percer dans le milieu. Comme l'écrit HypeBeast :
"Ce sont des questions importantes qui sont posées par les fondateurs, Kamma Rosa Schytte, Kasper Kyster, Josefine Krabbe and Lærke Ryom : "Comment on passe d'étudiant en design à designer ? Comment se positionner dans une industrie pour qui le "bon" design est d'abord défini par de faibles coûts de fabrication et par un renouvellement accéléré, qui contraint les pratique artistiques ?"
Ces interrogations doivent absolument être posées, car il est incroyablement difficile de se faire un nom dans ce métier. D'autant plus que les grandes entreprises, qui peuvent payer leurs artistes décemment, optent souvent pour les mêmes personnalités, plutôt que prendre des risques et miser sur de jeunes talents. On aurait espéré qu'en 2024 les choses eussent changé mais, pour bien des présentations, tant à Milan qu'à Copenhague, ce n'était pas le cas".
C'est marrant : je n'y avais jamais pensé, alors que j'y pense tout le temps. Je veux dire, quand on voit le mal que fait le mur d'ignorance et de mépris auquel se heurtent les jeunes générations dans les champs politiques, sociaux, journalistiques ou littéraires depuis maintenant 3 générations, et les dégâts causés par la répétition constante des habitudes anciennes —qui, au bout d'un moment, ne laissent place qu'au chagrin, à la rage et au désespoir—, je frémis en réalisant que, en plus de vivre dans des forêts urbaines et une démocratie participative, on aurait pu avoir droit à des villes belles et à des intérieurs variés. On a vraiment raté un monde, là. Le nôtre, hélas.
"Malgré tout", reprend HypeBeast, "il était rafraîchissant de constater cette année que l'une des plus grandes marques essaie de prendre un tournant réaliste pour avancer dans la bonne direction et changer ça. Lors du festival, Muuto a lancé un nouveau concours : une compétition ouverte à tout le monde, qui encourage la participation de celles et ceux qui ont étudié le design ou qui se sont spécialisés dans des activités similaires. Le premier prix, décerné par un jury, donnera droit à une exposition pour l'édition 2025 de 3daysofdesign, avec la possibilité d'une mise en production, en série limitée ou étendue. Le tout accompagné d'une récompense de 5 000 euros. Pas mal."
Si vous souhaitez participer, inscrivez-vous ici avant le 12 octobre. Mais si vous éprouvez simplement de la curiosité pour ce que 3daysofdesign avait à proposer, sachez que le festival a eu la bonne idée de rassembler toutes les pièces présentées en photo sur son site, avec un moteur de recherche qui permet de s'intéresser, par exemple, aux extérieurs, aux cuisines, aux lits, aux tapis, voire aux matériaux et aux surfaces : ce n'est pas plus bête que passer 2 heures devant Netflix à faire défiler les affiches, avant de l'éteindre sans avoir réussi à choisir son film du dimanche soir.
Beauté
Retour au pays natal
En 2003, les États-Unis envahissaient l'Irak pour y restaurer la démocratie, créant au passage l'État Islamique. "La boulette", se serait sans doute morigéné George W. Bush, si seulement il avait eu la gentillesse d'accepter mes invitations à mes dîners du mercredi.
Vingt ans plus tard, le pays commence seulement à récupérer les dizaines de milliers de pièces archéologiques qui lui ont été dérobées au passage. Difficile dans le chaos de la guerre et de ses suites (chantiers archéologiques illégaux compris) de retracer comment et par qui ils ont été volés. Une seule certitude : nombre d'entre eux ont été acquis par des musées parfois prestigieux, mais souvent peu regardants, principalement aux États-Unis.
Peu à peu, le pays qui a vu naître et s'épanouir les civilisations sumérienne, assyrienne, babylonienne et akkadienne parvient à récupérer ces témoignages historiques, dizaines de milliers par dizaines de milliers. De quoi faire la fête : en l'occurrence organiser une première présentation publique à Bagdad, ce 8 juillet.
Lors de la cérémonie, qui s'est déroulée au ministère des Affaires Étrangères, le ministre Fuad Hussein a remis officiellement les reliques à son homologue de la Culture, du Tourisme et des Antiquités, Ahmed al-Badrani. Ces pièces millénaires avaient été rétrocédées lors de la visite d'État à Washington du Premier Ministre nommé en 2022, Mohammed Shia al-Sudani. Un séjour d'ailleurs fructueux, puisqu'il avait surtout été question de coopération militaire et de retrouvailles avec les meilleurs amis du pays, les compagnies énergétiques américaines (ainsi que de faire connaissance avec le Président de J.P. Morgan et avec celui de Lockheed Martin, fabricant de chasseurs, d'hélicoptères et de missiles). L'idée, pour les USA, était d'ouvrir "un nouveau chapitre" dans les relations entre les deux pays et de renforcer une alliance, indispensable dans une région qui compte plus d'ennemis que d'amis.
D'autres objets devraient bientôt retrouver l'Irak en fin d'année, cette fois en provenance de la Suisse et du Japon. Il reste malgré tout un peu de travail. L'an dernier, Al-Jazeera rappelait que le bureau local de l'UNESCO "travaille pour retrouver plus de 40 000 artefacts, éparpillés et dispersés partout dans le monde, en plus des 30 000 déjà récupérés entre 2017 et 2022".
Un cauchemar administratif et juridique qui doit bien amuser Pazuzu, le roi des démons du vent, la divinité qui, exhumée de ruines mésopotamiennes au début du film L'Exorciste, jeta son dévolu et sa malédiction sur la pauvre Regan MacNeil (et des millions de spectateurs traumatisés).
Bizarre
Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?
Un jour, l'intelligence artificielle sera un cas d'école de tout ce qui ne va pas dans le monde. Vendue comme la promesse d'une nouvelle aube médicale et scientifique, elle sert surtout à licencier artistes et auteurs pour dégager un peu plus de marges aux "entreprises de "production de contenu". Tout en proposant à des millions de recherches, sans rire et sans filtres, des réponses aléatoires aux questions historiques ou actuelles. Le tout avec l'aplomb d'un enfant de 5 ans qui vous explique qu'on dit "des zaricots".
On y reviendra certainement. Je ne le précise ici que pour le plaisir de me contredire aussitôt et souligner que malgré tout, de temps à autre, on tombe sur du vrai boulot d'artiste qui a mis la machine à son service au lieu de s'en faire l'esclave. Ici, c'est le cas de Michele Loubser, Sud-Africaine de 48 ans établie à Johannesbourg. Elle a expérimenté la peinture à l'huile, le dessin au crayon et la photographie. Elle teste aujourd'hui les possibilités des logiciels générateurs d'images. Ce qui fonctionne dans son boulot, c'est précisément qu'elle exploite leur faille innée —leur méconnaissance par définition de la réalité telle qu'elle est— pour faire vivre sa passion du surréalisme.
Elle propose aujourd'hui la série PARANORMALACTIVITY. Un travail qui "explore les effets que produisent les forces extérieures sur l'innocence et qui reconnaît l'influence des pressions sociales comme la puissance des conflits internes", décrit Design You Trust.
Peut-être l'image choisie en illustration vous paraît-elle un peu banale. Ce qui a aussi été ma réaction de prime abord. Mais elle est tout simplement la moins dérangeante du lot. Parce que le reste est très, très dérangeant et bizarre. Je vous conseille de ne cliquer que si vous avez une affection particulière pour les débuts de David Cronenberg ou pour les Unes du Nouveau Détective. On est dans une forme d'horreur corporelle rendue d'autant plus rebutante qu'elle est dépeinte dans une esthétique proche des portraits, figés et sépias, de l'ère victorienne (sur lesquels on aurait passé un grand coup d'antiseptique — ce que l'informatique fait de mieux). C'est sublimé, c'est monstrueux, c'est sage et c'est dégoûtant : c'est l'époque.
Mais aussi, mais encore
En bref : les news auxquelles vous avez échappé
Pendant ce temps-là, ici, ailleurs et à côté…
Une équipe de la commission de régulation de l'aviation civile jordanienne visite l'aéroport de Tripoli en vue de la prochaine reprise des vols directs pour la Libye (Middle East Monitor) — La Somalie inaugure une Semaine Nationale de la Pêche pour doper son économie maritime (The Standard) — La Corée du Sud met en place des sessions annuelles obligatoires de prévention contre le suicide, à destination des fonctionnaires ainsi que des élèves d'école élémentaire, de collège et de lycée (The Korea Times) — Une vaste campagne civique intensifie sa pression sur le gouvernement serbe pour qu'il fasse du 11 juillet, jour anniversaire du massacre de Srebrenica, un Jour de Commémoration du Génocide (Balkan Insight) — Yad Vashem, l'Institut National pour la mémoire de la Shoah en Israël, s'agrandit pour préserver, conserver et restaurer 45 000 objets ayant appartenu à des victimes de l'Holocauste (Arab News) — La Justice cambodgienne condamne 10 militants et militantes écologistes de l'association Mother Nature à des peines allant de 6 à 8 ans de prison, les accusant de lèse-majesté et d'avoir conspiré pour renverser le gouvernement (The Diplomat) — Pour la première fois dans l'histoire, des femmes ont été autorisées à participer à la cérémonie de changement de la kiswa, l'étoffe noire qui recouvre la Kaaba de la Mecque (Middle East Monitor) — 4 dessins originaux signés de la Reine Victoria encore adolescente sont mis en vente aux enchères à Londres (Smithsonian Mag) — On pourrait accroître de 42 % l'efficacité des panneaux solaires en s'inspirant du design de la palourde géante du Pacifique (Futurity) — Une doctorante de l'université de Charles Sturt en Australie lance un appel à témoins : si vous avez vu récemment un rakali, un rongeur local plus connu sous le nom de "rat d'eau", merci d'entrer tous les détails de vos observations sur la plateforme en ligne de partage de données environnementales iNaturalists (ABC).
Prochaine Édition du Week-end : samedi 20 juillet.
Gardons les pieds sur Terre pendant que ça tourne !
Un grand merci à Marjorie Risacher pour sa relecture attentive, et ses coquillicides impitoyables.
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