Chère lectrice, cher lecteur,
permettez-moi de vous souhaiter un très bon week-end en compagnie, cette semaine, du Liban, d’une héroïne, d’un héros, du Kansas, de congés payés, de Jupiter, de tubes pneumatiques et d’une Mongolie à reverdir.
Très bonne lecture,
la conscience artificielle de votre téléscripteur favori.
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L’éternité de la semaine
Qu’elle était verte ma Mongolie
La Mongolie songe au futur. Et à un futur qui dure longtemps, comme l'annonce son nouveau projet international pour une "Mongolie éternelle".
L'heure est à l'urgence : la désertification gagne. Une menace pressante car la nation dépend largement de son industrie minière, mais aussi d'un mode de vie encore marqué par le pastoralisme nomade, dans des régions rurales peu ou mal supervisées par la capitale. Deux activités qui se combinent au réchauffement pour endommager les terres à toute vitesse. Un rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement estimait en 2020 que 76,9 % des terres du pays étaient touchées par le phénomène.
La Mongolie ne découvrait pas le danger : déjà en 1994, elle était l'un des pays signataires de la convention onusienne de lutte contre la désertification. En 2021, le Président a aussi lancé le projet "1 milliard d'arbres" : deux ans plus tard, plus de 13 millions ont déjà été plantés. 30 millions de plus devraient pousser cette année. Mais il fallait aller plus loin, comme le rappelait The Diplomat en mai dernier, citant un rapport thématique de la Convention Onusienne de Combat Contre la Désertification (UNCCD) : "En Asie Centrale et en Mongolie, 60 % des terres sont utilisées à des fins pastorales. L'élevage de troupeaux fait vivre près d'un tiers de la population de la région".
"Un chiffre qui illustre", commentait le magazine géopolitique, "l'importance des écosystèmes en bonne santé pour les sociétés pastorales. Cela requiert une politique de long terme, de la planification et une gestion constante afin de surmonter les impondérables environnementaux. D'un point de vue écologique, des décennies de surutilisation ont mené à une perte de la biodiversité, à l'érosion des sols et à une météo toujours plus instable et extrême, en dépit des bénéfices économiques. En début d'année, un épisode de dzud [un terme mongol qui désigne un hiver si sévère que les bêtes, ne pouvant plus se nourrir, meurent de faim] a tué des millions de têtes de bétail. Ce n'est que l'exemple le plus récent de l'influence du changement climatique sur le mode de vie nomade en Mongolie. Affronter ces périls exige une stratégie aussi solide que planifiée."
C'est désormais chose faite. Enfin, c'est chose lancée. L'initiative de la "Mongolie Éternelle" dote le pays des outils de financement, de structure et de suivi dont elle a besoin pour perdurer. Le projet unit l'ONG The Nature Conservancy et le gouvernement du pays d'Asie Centrale. Il fixe des objectifs à 5, 10 et 15 ans et dote les autorités d'un budget de 198 millions de dollars pour les tenir. La signature a été célébrée ce 12 juin au Capitole à Washington : l'immense majorité des fonds alloués vient des États-Unis.
Ce budget et la participation de The Nature Conservancy (via son projet Enduring Earth, déjà présent en Amérique Latine et en Afrique sub-saharienne) sont en eux-mêmes un atout essentiel qui va au-delà de la simple aide financière estime The Diplomat :
"Les efforts de la Mongolie pour résoudre le problème de la surutilisation, pratiquer la prévention et protéger les habitats naturels et les écosystèmes rendent fondamentale la collaboration internationale ainsi que l'échange d'informations relatives à l'expérience d'autres pays.
Lors d'une rencontre avec le World Wildlife Fund, Zdenka Piskulich, directrice exécutive de Enduring Earth, qui a rencontré le succès en implantant ce programme au Costa Rica, expliquait le mécanisme et les étapes cruciales que doit adopter un pays, s'il veut transformer ses ressources financières en un projet durable.
[…]
Dans le cas de la Mongolie, ces prérequis et exigences créent de nouvelles courbes d'apprentissage. Mais aussi bien les gouvernements présents que futurs sont désormais tenus, en vertu de l'accord, d'implémenter les procédures nécessaires […] La continuité des projets est indispensable. Les erreurs de l'ex-Président brésilien Jair Bolsonaro, par exemple, ne peuvent pas être répétées.
[…]
En outre, la somme allouée étant considérable, tout comme la durée prêtée au projet, des mesures devront être prises pour lutter contre la corruption. Piskulich nous a confirmé que le texte signé incorpore d'importantes politiques visant à prévenir les conflits d'intérêt. La Mongolie est tenue de les mettre en place. Elle a aussi rappelé que le travail de coopération se jouera entre les 3 acteurs que sont The Nature Conservancy Mongolie, les agences gouvernementales et les ministères. Enduring Earth n'agira qu'à titre consultatif et à des fins de conseil. La transparence financière exigée sera donc conforme aux plus hauts standards".
On peut craindre bien sûr que ces doux rêves se dilapident, malgré tous ces efforts, en valises de billets et en tractations d'arrière-salles. Mais comme il s'agit d'une question de vie ou de mort non seulement pour le bétail, mais aussi pour la population, l'économie et, in fine, la nation elle-même, on peut aussi préférer observer la démarche avec espoir. Réponse dans 30 ans.
Votre horoscope tribal
Le signe de la semaine : Pauvre
Parfois j'ai l'impression que c'est dans le Liban que s'incarne le mieux l'un des futurs possibles de nos sociétés. Un État failli, qui n'assure plus le minimum des services qui font un État. Plus tellement un pays, plutôt un territoire, où il faut se débrouiller entre soi. Une zone où l'on vit comme on peut, où il faut survivre avant de vivre, même en temps de paix (en espérant qu'une guerre n'aura pas éclaté entre le moment où j'écris ces lignes et celui où vous les lirez).
Mais peut-être ne s'agit-il que d'accès de pessimisme. Parce qu'on a encore de la marge, quand on regarde la tribune publiée cette semaine dans The New Arab. Un chercheur en relations internationales y ébauche un descriptif frappant (voire frappeur) de la distribution électrique. Accrochez-vous : on savait que ça allait mal, mais ça empire.
Charles Lawrie, l'auteur du texte, ouvre sur le fossé entre les riches, qui ont recours au privé pour s'alimenter en énergie, et les autres, qui doivent compter sur le fournisseur national Électricité du Liban (EDL). Un fournisseur qui ne procure, en moyenne, que 4 heures d'électricité par jour. Lawrie note que c'est difficile en temps normal, mais pratiquement insupportable par les grandes chaleurs qui ont commencé, quand l'air conditionné devient si important.
Ça, c'est pour les pauvres. Pour les autres, la solution est dans le groupe électrogène. Mais on en est au stade où la demande est telle que des entreprises se sont créées pour fournir de l'électricité produite par groupes électrogènes alimentés au diesel, en gros. Concrètement, ça signifie "des générateurs entassés, comme des containers de bateau-cargo, sur les parkings de tout le pays." Une façon de faire qui accroît la pollution de l'air et donc les taux de cancer, comme le confirme une très récente étude. Sans parler des "dizaines de milliers de climatiseurs qui, en évacuant l'air chaud vers l'extérieur, contribuent à l'effet "îlot de chaleur urbain", lequel contribue à réchauffer la ville."
Vient ensuite la question des tarifs. L'anarchie dans laquelle se sont développés ces opérateurs ad hoc contribue à accroître les inégalités. Les prix de la compagnie publique sont déjà "fluctuants" : 100 dollars par mois pour 5 ampères à Beyrouth, 40 seulement à Akkar, au nord du pays. Mais pour les services "privés", on est plutôt à 320 dollars par mois, dans le centre de la capitale.
Oui, j'ai ajouté des guillemets à "privé". Parce qu'on est parfois loin du petit entrepreneur astucieux et plus près du mafieux traditionnel, pots-de-vin et moralité douteuse inclus :
"En 2020, une étude de la Banque Mondiale a établi que les opérateurs privés se reposent, en moyenne, sur des générateurs qui fournissent 500 kilovoltampères (KVA), de quoi alimenter environ 300 foyers par appareil. Cette étude révèle également que les économies d'échelle assurent aux profits une croissance exponentielle, chaque fois que vient s'ajouter un générateur.
Par habitude, les habitants voient dans ces propriétaires une mafia, qui entretiendrait des liens obscurs avec des personnalités inconnues de la classe politique. Bien qu'on ne dispose pas de preuves suffisantes pour suggérer l'existence d'une mafia des générateurs à l'échelle nationale, des conflits de territoire ont bien eu lieu entre des sociétés rivales, parfois même à l'arme à feu, comme l'année dernière à Tripoli et à Beyrouth".
Le cadre n'est déjà pas idéal pour encourager la transition énergétique. Mais malgré les efforts gouvernementaux, celle-ci ne suffirait pas à résoudre la crise, estime Lawrie :
"La suppression des aides au fuel en 2021 a provoqué une hausse massive des imports solaires : 100 mégawatts (MW) ont été installés en 2021, et 500 en 2022. Dans certaines régions, comme Baalbek-Hermel, l'adoption résidentielle des panneaux photovoltaïques dépasse les 70 %, ce qui en fait des endroits parmi les plus solarisés au monde.
[…]
Mais cela a ses limites. Selon les documents internes d'Électricité du Liban, les sources d'énergie renouvelable ne devraient représenter qu'environ 12 % du total à la fin de la décennie. Car le changement est principalement dû à des fermes solaires à grande échelle financées par le secteur privé. Dans les zones construites, les résidents sont moins susceptibles d'installer des panneaux solaires, en raison de toitures à la taille limitée, des conflits de voisinage sur les accès aux toits, et du prix élevé des panneaux comme des batteries. En 2023, un système complet coûtait 5 000 dollars pour 5 kilowatts".
Charles Lawrie dresse un inventaire assez exhaustif des solutions possibles. Un mélange de logique froide ("le Liban devrait accepter l'offre du Qatar d'installer une centrale solaire de 100 MW, une proposition pour l'instant mystérieusement rejetée par des factions politiques non-identifiées"), de bon sens ("le code de l'urbanisme devrait être revu pour exiger dans les nouvelles constructions une isolation améliorée, des systèmes de rafraîchissement passifs, des matériaux plus naturels comme les briques d'argile et le bois") et l'utopie délirante ("Le gouvernement devrait renforcer ses inspections des générateurs et montrer les muscles en matière de régulation, autant pour imposer le respect des prix publics que pour contraindre à l'installation de filtres anti-pollution").
Autant de moyens d'améliorer l'existence des populations, d'accroître l'espérance de vie, de lutter contre le réchauffement climatique, de donner un nouveau souffle au Liban. Pas de quoi motiver les institutions à s'agiter, donc, ni les milices confessionnelles à revoir leurs priorités.
Ministre
La ministre de l'environnement autrichienne a fait exploser sa carrière. Reste à savoir dans quel sens : l'a-t-elle détruite à jamais ? Ou lui a-t-elle donné un nouveau souffle ? Réponse au prochain rebondissement d'un feuilleton au suspense déjà insoutenable.
Rappel des épisodes précédents : en Autriche, les élections de 2019 ont mené au pouvoir une coalition inhabituelle pour les Français, dite turquoise et verte, soit une alliance entre les conservateurs de l'ÖVP et les Verts des Grünen. Il y a eu quelques gouvernements depuis, quelques secousses et démissions mais, à l'heure actuelle, les postes sont ainsi répartis : à l'ÖVP la chancellerie, aux Verts la vice-chancellerie. Ces derniers ont aussi récupéré la Justice, les Affaires Sociales et l'Environnement (ou, selon la terminologie locale : le Climat, l'Environnement, l'Énergie, les Mobilités, l'Innovation et la Technologie, ce sera tout pour aujourd'hui, merci). Un fauteuil qui revient à Leonore Gewessler, 46 ans et venue de la société civile (de l'ONG écolo Global 2000).
Gewessler a joué sa carrière politique à pile ou face cette semaine. D'une façon spectaculaire qui pourrait réellement marquer l'histoire. Contrairement aux consignes que lui avait données le chef de gouvernement, l'ancien militaire et formateur des officiers de renseignement Karl Nehammer, elle s'est prononcée en faveur de l'adoption de la révolutionnaire Loi sur la Restauration de la Nature. Un texte européen qui oblige les pays de l'Union à remettre en état les écosystèmes dégradés. Pas qu'un peu : 20 % des terres et mers de toute l'UE doivent être restaurés d'ici 2030. Une démarche votée par le Parlement en février dernier mais que devait encore approuver le Conseil Européen, l'organe qui représente les dirigeants des États-membres.
Ceux-ci ne semblaient pas trop pressés de faire de cette décision un règlement européen qui s'imposerait donc aux États même si, au sein du Conseil, les Irlandais et les Belges faisaient pression pour l'adopter avant la fin juin (date à laquelle la Hongrie doit prendre la Présidence de l'UE). Il manquait cependant une majorité… Jusqu'à la révolte de Gewessler qui, désobéissant au mandat que lui avait confié son chancelier, s'est finalement engagée en faveur du texte. Celui-ci a désormais force de loi.
Gewessler a expliqué :
"Dans 20 ou 30 ans, quand je parlerai à mes deux nièces et que je leur montrerai la beauté de notre pays et de ce continent, elles me demanderont : "Qu'as-tu fait, quand tout ça était en jeu ?". Je veux pouvoir leur répondre : "tout ce que j'ai pu"."
Plus cynique —c'est le lot des magazines américains spécialisés dans la vie politique— Politico rappelle que de nouvelles élections législatives se tiendront en Autriche à la fin de l'année et que, pour une écolo, ce n'est peut-être pas la pire manière de lancer une campagne (et m'inciter à prendre la citoyenneté autrichienne mais Politico ne le précise pas).
Il va de soi, malgré tout, que le coup de théâtre a plongé la coalition dans la crise :
"Quelques minutes après l'adoption de la législation, le chancelier autrichien a soumis une plainte à la Cour de Justice de l'UE, demandant l'annulation du vote. Il en a fait autant à l'encontre de Gewessler, à titre personnel, l'accusant d'abus de pouvoir et d'entorse à la Constitution.
"Notre partenaire a montré son vrai visage", a déclaré Nehammer plus tard dans la journée, en référence à Gewessler et aux Verts. "Il n'hésite pas à mettre son idéologie au-dessus de la Constitution et de la loi".
Ce à quoi la ministre a répondu que le procès "ne [la] concernait pas" : "J'ai consulté en profondeur les professionnels du droit. J'ai aussi toujours dit que s'il y avait une possibilité légale de voter Oui, je le ferais"".
Le reste de l'aventure se décidera donc en Autriche. De fait, au regard de la loi de ce pays fédéral, la ministre ne tient pas son mandat du Chancelier mais des régions, qui n'étaient pas parvenues à se prononcer de façon unanime. Remettant ainsi à Gewessler le pouvoir de trancher dans un sens ou dans l'autre. Pour ce qui le concerne, le Conseil Européen a fait savoir qu'à ses yeux, la procédure avait été respectée à la lettre. Le texte s'impose désormais aux pays de l'UE. À charge pour ces derniers de le transcrire au niveau national.
Ce qui mériterait d'être fait en urgence. En 2015, l'Agence européenne pour l'environnement avait publié un rapport sur la question, aussi imposant que peu rassurant. Le Monde résumait alors :
"Les cinq années écoulées depuis la publication du dernier rapport, en 2010, permettent de mesurer les progrès accomplis dans certains domaines, comme la qualité de l'air et de l'eau ou la réduction des émissions de gaz à effet de serre. "La mise en œuvre des politiques environnementales et climatiques a été dans l'ensemble bénéfique au fonctionnement des écosystèmes en Europe ainsi qu'à la qualité de vie et la santé de ses citoyens", souligne le document.
Mais dans beaucoup de secteurs, la tendance récente est au contraire "à la détérioration" : c'est le cas pour la biodiversité des milieux continentaux et aquatiques et celle du milieu marin, l'utilisation des terres, l'impact du changement climatique sur les écosystèmes, ainsi que pour les risques sanitaires liés au changement climatique et aux substances chimiques. Or, l'étude, dont l'intérêt est aussi d'établir des projections à moyen terme, annonce qu'au-delà des deux prochaines décennies, la situation devrait continuer à se dégrader pour la biodiversité, les sols, les écosystèmes ou les risques sanitaires".
Mais à la fin, c'est Leonore Gewessler qui gagne. Ou peut-être ses nièces, et nous avec elles.
Rescapé
Tiens, Jeune Afrique nous a trouvé un héros, un vrai. Il ne porte ni cape, ni combinaison, ni treillis, ni fusil, pas même une torche olympique. Il arbore une autre flamme, celle d'un genre littéraire. Il s'appelle Manzi Rugirangoga et le magazine a pu le rencontrer entre deux festivals —(il revient du Marché des arts du spectacle africain dAbidjan et de l'édition guinéenne du festival de BD Bilili, qu'il souhaiterait décliner à Kigali).
Né au Rwanda en 1993, Manzi a quitté son pays à l'âge d'un an, à bord d'un convoi humanitaire : il est né Tutsi et là-bas, le génocide avait commencé. Sa mère n'y survivra pas. Il est accueilli au Burundi puis arrive en France, où vit son père. À 15 ans, il retourne une première fois au pays natal. "En quête de sens et d'identité", écrit le magazine, il apprend la langue locale, "trouve les réponses à [s]es questions", puis repart en France après son bac. C'est décidé : il étudiera les sciences de l'éducation. Les plus à même, d'après lui, de prévenir les dérives, les massacres, les crimes contre l'humanité. Il met aussi ses espoirs dans le panafricanisme : "C'est la nécessité, le besoin de trouver des solutions africaines à nos problèmes, ensemble, de s'unir", expliquait-il récemment à l'émission culturelle Le Miroir. En 2019, il s'installe définitivement au Rwanda. Et décide de créer, rien que ça, un genre littéraire.
Dans son écriture, Rugirangoga veut inventer le "futurisme africain", qu'il oppose à la mode de l'afrofuturisme, un genre que le film Black Panther a fait connaître au monde entier. Récit de super-héros, Black Panther met en images un pays d'Afrique imaginaire, le Wakanda, qui aurait été préservé de la colonisation et où, grâce à un matériau rare, se serait créée une civilisation africaine indépendante et hautement technologique. Lui préfère imaginer le futur possible de l'Afrique, en partant des conditions actuelles, et dans lequel le continent conserverait certaines traditions, philosophies et modes de vie. "L’afrofuturisme vient de la diaspora américaine et imagine une Afrique moderne mais homogène", résume-t-il à Jeune Afrique. "Avec le futurisme africain, je veux évoquer la projection futuriste par les Africains, en partant de leur culture" —et non pas des visions occidentales, comme le faisait Black Panther, un héros né aux États-Unis, dans les Comics Marvel, au milieu des années 60. Le déclic lui est venu du manga : "En regardant Naruto, je me suis dit que la fiction était la solution pour montrer l’unité et la diversité de mon continent."
Pour accompagner la naissance de son premier roman, il décide de fonder sa propre maison d'édition, Elimu ("éducation" en swahili). C'est en 2020 que sortira, en langue française, La Légende de Havilah. Ce récit de science-fiction se veut un parcours initiatique et mystique, où se mêlent les légendes du continent et même des Caraïbes : "J’ai eu l’idée de La légende de Havilah durant un rêve où je voyais Kigali moderne mais avec des habitants en habits traditionnels", raconte l’écrivain. "Je me suis alors beaucoup documenté sur la culture des autres pays d’Afrique. La mythologie égyptienne et la culture rwandaise sont la colonne vertébrale du roman, mais j’y ai ajouté des références aux mythes du Congo, de Haïti, d’Éthiopie et de l’Empire mandingue". Au Miroir, il mentionnait une autre étincelle, le fait qu'en kyniarwanda, un seul mot signifie à la fois "Hier" et "Demain" : "Ejo".
Maintenant, il prend un peu de repos. Enfin, presque : tout en gérant la médiathèque du centre culturel francophone de Kigali, il travaille à une adaptation en BD de son roman (et prévoit, avec l'illustrateur Tony Battakubia, 10 tomes de 54 planches), à la publication d'essayistes en sciences de l'éducation et de romanciers fantastiques dans sa maison d'édition, et voudrait bien "traduire les grandes œuvres africaines en kinyarwanda".
Le voici, en gros, lancé dans une véritable odyssée. Que les vents lui soient favorables.
Sorcière
Beaucoup de travail pour les sorcières en ce moment. Non, je ne parle pas de leur obstination à pourrir la météo estivale. Mais de leur devoir de veiller aux destinées des chaussures les plus célèbres du monde.
Je parle bien sûr des souliers de rubis portés par Judy Garland dans Le Magicien d'Oz. Le film est un mythe international, une pierre fondatrice de la culture des États-Unis (où certaine de ses citations —"There's no place like home", surtout— sont devenus d'authentiques proverbes). Sans même parler de la place qu'a la chanson "Over the Rainbow" dans la psyché locale. Quant aux escarpins magiques de l'héroïne, qui jouent un rôle pivot dans le récit, ils sont un symbole de l'histoire du cinéma.
Les souliers de rubis ont longtemps été exposés au musée Judy Garland, installé dans sa ville natale de Grand Rapids au Minnesota. Vous aviez déjà peut-être appris (j'y faisais référence en brève il y a quelques semaines) que l'accessoire de tournage avait été dérobé en 2005, par un quinquagénaire qui ne sait pas bien comment ça marche, le cinéma, et croyait qu'ils étaient réellement faits de rubis. Il espérait revendre les bijoux au marché noir. Mais l'apparence étincelante des chaussures ne venait que d'une fine pellicule de verre complètement banale. Après 13 ans d'enquête et une opération de couverture du FBI, les agents fédéraux sont malgré tout parvenus à remettre la main sur le butin. Le voleur, 76 ans aujourd'hui et atteint de maladie pulmonaire, a été condamné à un an de liberté surveillée et à quelques dizaines de milliers de dollars d'amende.
Comme dans les aventures de Dorothy et de ses compères, ces péripéties n'étaient qu'un amuse-bouche avant que l'histoire se complique vraiment. Car les souliers n'avaient été que prêtés au musée. Ils sont donc revenus à leur propriétaire, un collectionneur privé du nom de Michael Shaw. Échaudé, celui-ci ne les a pas remis au musée. Il a d'autres plans pour eux.
Les chaussures vont partir en tournée pour le reste de l'année. Elles seront exposées à Beverly Hills, New York, Londres et Tokyo. Ensuite, elles seront simplement mises aux enchères. Le Minnesota a déjà mis de côté 100 000 dollars pour les acquérir. En guise de contribution, le musée Judy Garland organise également une levée de fonds dans le cadre de son festival annuel, qui a lieu en ce moment même (l'actrice s'est éteinte le 22 juin 1969, à l'âge de 47 ans).
Hélas, on risque d'être loin du compte puisque, comme le résume le vice-président de la maison d'enchères : "Ils peuvent se vendre à 1 comme à 10 millions de dollars : ils sont littéralement inestimables". L'homme a néanmoins un cœur. La date des enchères n'a pas été repoussée à la fin d'année au hasard, comme il l'explique au média public américain NPR : "Nous voulions laisser du temps aux lieux qui, en général, ne sont pas à même de réunir des fonds rapidement, pour leur donner une chance de se préparer. Ce serait une histoire merveilleuse. S'ils retournaient [au musée], je veux dire. Une histoire merveilleuse".
La course au conte de fée est bien lancée mais il faudra un peu plus que les impôts locaux pour lui donner une fin heureuse : "La direction du musée, les élus et élues de l'État et le gouverneur ont fait savoir qu'ils comptent sur une figure bienfaitrice pour les aider d'un coup de baguette magique". Tim Waltz, le gouverneur, a assuré sur les réseaux sociaux des efforts qu'il met en œuvre pour que, comme il l'exprime sans démagogie aucune, "ces sacrés chaussons reviennent à la maison, à Grand Rapids, où ils seront protégés 24 heures sur 24 heures et 7 jours sur 7 par des mesures dignes de Ocean's 11, afin d'être exposés à la vue de tous". "Quelqu'un, quelque part, va nous soutenir", abonde John Kelsch, qui dirigeait le musée au moment du vol. "Je le sais".
Quelque part par-delà l'arc-en-ciel
Volent les merles bleus
Et les rêves que vous faites
Se réalisent vraiment
Un jour je ferai un vœu devant une étoile filante
Je me réveillerai, les nuages derrière moi,
Là où le chagrin fond comme neige au soleil
Bien au-dessus des toits et des cheminées
C'est là que vous me trouverez."
Ainsi chantait Judy Garland, en 1939, avant d'aller sauver le pays d'Oz.
Mode
Au devant de la vie
Vous ai-je parlé de Rivenzi ? C'est mon petit chouchou, Rivenzi. Même si, avec ses 122 000 abonnés YouTube, ça doit lui faire une belle jambe. Rivenzi est un twitcheur, c'est-à-dire que sur la plateforme vidéo Twitch, il joue aux jeux vidéos en direct en commentant ses parties, pour un public à la jeunesse insolente.
Sauf que Rivenzi a fait des études d'histoire et qu'il aime aussi, régulièrement, accueillir historiens et historiennes, pour une plongée en profondeur, deux heures durant, pas moins, dans une période ou problématique historique. Le tout est ensuite rediffusé sur sa chaîne secondaire.
Allez savoir pourquoi, ses deux derniers entretiens se sont concentrés sur les années 1930. L'un reçoit l'excellent et très pédagogue Nicolas Patin. Il examine d'abord deux croyances répandues sur l'arrivée des nazis à la tête de l'Allemagne en 1933 (1. Ils ont obtenu la majorité des votes et 2. Leur prise du pouvoir fut légale —deux idées reçues aussi fausses l'une que l'autre). Mais il explore aussi la dynamique des partis et des pouvoirs, la crise économique et le bain culturel des années 1920-1930 dans la République de Weimar, la droitisation générale de l'Assemblée, la peur du communisme, moins de 15 ans après la Révolution Russe, les compromissions politiques, la brutalité de rue, la puissance des Sections d'Assaut, j'en passe : Patin raconte avoir fait sa thèse sur l'Assemblée de Weimar et, pour comprendre ses fonctionnements, avoir étudié la biographie d'un bon millier de députés. Comme il l'explique en substance : aujourd'hui, on comprend d'instinct pourquoi tel ou tel élu fait cela, dit ceci, le sens ou le double-sens, dans le contexte, d'une petite phrase… C'est pour avoir la même familiarité avec les débats de l'époque que l'enseignant à l'université de Bordeaux-Montaigne, auteur de La Catastrophe allemande 1914-1945, s'est plongé avec un tel délice dans des archives qui nous dépassent.
La seconde interview, il y a trois jours, cède la place au spécialiste du Front Populaire Jean Vigreux. En France aussi, ce qu'on appelle alors "Le Mur de l'Argent" tente d'effrayer en dépeignant l'alliance entre radicaux-socialistes, SFIO et communistes comme le danger d'une arrivée à la tête de l'État de l'hydre judéo-bolchévique, désireuse de mettre à bas la République. Une calomnie démentie par l'histoire quand, au contraire, c'est bien pour protéger les valeurs républicaines, après les émeutes de 1934, que la gauche parvint à s'unir malgré ses différences. La suite est connue : pas plus qu'en 1981, les chars russes n'envahirent les Champs-Élysées, pas plus qu'en 1997 advint la ruine du pays. Le danger venait, finalement, de l'autre bord (et ce malgré le réarmement conséquent du pays souhaité par Léon Blum : sur le strict plan matériel, l'armée française était plus puissante que la Wehrmacht en 1940. C'est principalement l'impéritie de l'État-Major qui conduisit à la Débâcle, comme l'ont bien montré les travaux d'Olivier Wievorka).
Au détour de cet entretien, Vigreux évoque le site Ciné-Archives, qui préserve et diffuse les archives photo, mais aussi et plus spectaculairement vidéo de l'époque. Une incroyable collection qui "gère le fonds audiovisuel du parti communiste français et du mouvement ouvrier." On peut y voir des images filmées, pour rester sur cette seule époque 1934-1938, du 14 juillet 1935 (lorsque les partis du Front Populaire prêtèrent serment "de rester unis pour désarmer et dissoudre les ligues factieuses, pour défendre et développer les libertés démocratiques et pour assurer la paix humaine"), du congrès du Komintern à Moscou, du 1° mai 1936, de l'exposition internationale de 1937, ou même la fiction de Jean Renoir La Vie est à Nous… Le tout mis en contexte, en textes et en photos (comme l'image choisie plus haut en illustration : "Auto-mise en scène parodique des grévistes : Un couteau entre les dents pour effrayer les patrons : "Grèves d'occupation d'usines" - Réal : collective attribuée à Jacques Lemare - 1936, N/B, sonore, 12min (photogramme)".
L'élan du Front Populaire fut interrompu lorsque les radicaux-socialistes (héritiers des Républicains du XIX° siècle) rompirent la coalition. Envers et contre tout, pourtant, l'union des démocrates et, allait-il bientôt s'avérer, des authentiques patriotes, se poursuivit dans la Résistance et contre la Collaboration. Jean Vigreux rappelle que le véritable épilogue de cette aventure se jouera entre 1945 et 1947 quand, après avoir lutté ensemble, l'ensemble des forces politiques attachées à la liberté humaine, du PCF aux gaullistes, jetèrent les bases d'une nouvelle concorde nationale inspirée par "les jours heureux" que promettait la Résistance.
Beauté
Histoire d’une grosse tache
C'est un phénomène astronomique parfaitement connu, depuis longtemps identifié, assez proche de nous —voire très, très proche à l'échelle du cosmos. Et personne n'y comprend rien. Il s'agit de cette grande tache rouge au nord de Jupiter, plus connue par les spécialistes comme "la Grande Tache Rouge". Non, vraiment.
On a une certitude : c'est une méga-tempête, un anticyclone plus grand que la Terre. Mais on ignore pourquoi et comment il s'est formé. Et même depuis quand. Une énigme à laquelle s'est attaqué Agustín Sánchez-Lavega, enseignant à l'université du Pays Basque à Bilbao, Espagne.
Pour comprendre d'où vient la Grande Tache Rouge, il faut savoir quand elle est apparue. C'est déjà un défi. La première description connue remonte à 1632, du fait d'un abbé allemand anonyme, rappelle Universe Today. Cassini l'a ensuite décrite et même dessinée (Photo) mais tout à coup, à partir de 1731, plus rien. L'œil de Jupiter s'est éteint. Du moins a-t-il disparu des rapports et traités d'astronomie, 118 ans durant, avant de repointer curieusement le bout de son nez dans les manuels du XIX° siècle.
Dans son article publié par Geophysical Research Letters, astucieusement titré The Origin of Jupiter's Great Red Spot (pas besoin de traduire je suppose), Sánchez-Lavega estime en fait qu'il s'agit de deux phénomènes distincts. La Grande Tache Rouge d'aujourd'hui n'aurait donc rien à voir avec la Grande Tache Rouge de Cassini. D'après les caractéristiques relevées au cours des siècles, il croit pouvoir affirmer que la nôtre serait née en 1879.
À l'époque, elle est estimée à 39 000 kilomètres de large, pour seulement 14 000 aujourd'hui. Un premier pas dans la résolution du mystère, à quoi s'ajoutent les images de sondes envoyées par la NASA : Voyager en 1979, Galileo en 1989, Juno en 2016. Cette dernière a pu s'approcher à 8 000 kilomètres de la planète gazeuse (à peu près la distance Paris-Calcutta). Elle révéla alors que la tempête (qui fait rappelons-le 14 000 kilomètres de large) n'est profonde que de 500 kilomètres. Ça doit secouer. Le vortex semble en fait être le point de rencontre entre les vents du nord, qui soufflent vers l'Ouest à 180 kilomètres par heure, et ceux du sud, qui vont dans le sens inverse à la vitesse, plus sage, de 150 km/h.
Sauf que non, pas du tout, tranche l'étude espagnole : la rencontre entre ces deux tempêtes, simulées et resimulées et moulinées et moulinées par les supercalculateurs ne donne jamais un anticyclone correspondant à celui observé. Ce serait en réalité encore plus vicieux que cela :
"D'autres simulations ont reproduit plus fidèlement la GTR". (GTR, c'est l'abréviation en vigueur pour la Grande Tache Rouge. À un moment il a bien fallu abréger, histoire de faire sérieux je suppose). Reprenons.
"Les vents de Jupiter sont connus pour présenter des instabilités : la perturbation sud-tropicale, ou PST. Quand les chercheurs l'ont simulée, ils ont reproduit une tempête anticyclonique très similaire à la GTR. La perturbation a capturé les différents vents de la région et les a piégés dans une enveloppe allongée fidèle à ce que l'on voit. "Par conséquent, nous suggérons que la GTR vient d'une longue cellule, qui elle-même résulte de la perturbation sud-tropicale et a acquis une forme de cohérence et de densité à mesure qu'elle rétrécissait", écrivent les auteurs".
Un scénario qui, en prime, confirmerait l'âge apparent de la tache, c'est-à-dire bel et bien 150 ans. La Grosse Tache de Cassini n'avait rien à voir avec la nôtre. Mais la météo calamiteuse de la géante gazeuse semble expliquer l'une comme l'autre.
Des torrents de pluie, des averses par tombereaux et des vents glacés à 150 kilomètres heure ? Pas de doute, il y a une fête de la musique qui se tient, là-dessous.
Bizarre
Les tubes pneumatiques ont de l’avenir
Je l'écris souvent et, je le pressens, je ne manquerai pas d'occasions de le réitérer : tout le monde a ses obsessions. Pour Cory Kwarta, le PDG de Swisslog Healthcare, ce sont les tubes pneumatiques. C'est son truc. Vous savez, ce moyen de communication d'avant la généralisation du téléphone et par lequel des messages, enfermés dans des capsules, voyageaient à l'intérieur même d'un building pour transmettre notes et instructions aux différents services (et immortalisés par Le Corniaud, dans une scène mémorable hélas introuvable en vidéo).
Et en fait, les pneumatiques, explique en long et large la Technology Review du Massachusetts Institute of Technology, c'est une excellente idée. Principalement pour les hôpitaux —ce qui tombe bien pour Swisslog Healthcare dont le dada, c'est d'équiper les établissements de santé. Par exemple, les gros tubes de la photo là-haut, c'est bien un système de distribution de pneumatiques, qui équipe le centre hospitalo-universitaire de Pennsylvanie : 20 kilomètres de tuyaux, 6 000 transmissions par jour. "Les deux points les plus éloignés sont distants de quelques pâtés de maison, à 20 minutes de marche. Mais moins de 5 minutes en capsule pneumatique." Un kif pour Cory Kwarta, n'en doutons pas.
Qu'est-ce qui rend cette invention datée si merveilleuse ? Deux éléments. Le premier est qu'avec les progrès médicaux, les hôpitaux se sont constitués différemment, c'est-à-dire en ailes, labos et bureaux toujours plus spécialisés. Ce qui oblige le personnel à se déplacer tout le temps : en 1960, un administrateur estimait que, avant l'installation d'un service pneumatique, une infirmière passait en moyenne deux heures par jour à simplement marcher dans des couloirs.
Ensuite et surtout parce qu'il ne s'agit pas seulement d'échanger des informations mais de se transmettre, de service en service, des éléments on ne peut plus physiques : des médicaments, du sang, des échantillons. Et avec classe :
"Les capsules peuvent porter jusqu'à 2,5 kilos et se déplacent dans des tuyaux de 15 centimètres de diamètre […] à la vitesse de 20 à 25 km/h. C'est la vitesse maximum pour maintenir l'intégrité des échantillons. Si des poches de sang se déplacent plus rapidement, pour prendre un exemple, les cellules sanguines peuvent être détruites. Les systèmes pneumatiques ont aussi connu des changements majeurs dans leur structure ces dernières années. Ce ne sont plus des routes fixes, mais des circuits communicants : "C'est comme le chemin de fer, vous êtes sur une piste et ensuite vous devez aller sur une autre piste", explique Steve Dahl, vice-président exécutif chez Pevco, fabricant de ces réseaux".
Vous le voyez : nos obsessions ont du bon. Celle de Cory Kwarta a d'autant plus d'avenir que, comme il le dit : "Si l'on construit un hôpital aujourd'hui, l'équiper d'un réseau pneumatique tient simplement de l'évidence. C'est comme une machine à laver ou la climatisation centralisée dans une nouvelle maison : c'est tellement logique qu'il n'y a aucune raison de ne pas le faire".
Que ferait-on sans le pragmatisme suisse ?
Mais aussi, mais encore
En bref : les news auxquelles vous avez échappé
Pendant ce temps-là, ici, ailleurs et à côté…
Une étude réalisée par Tinder sur son propre service de rencontre en ligne relève qu'au Royaume-Uni, pour un tiers des jeunes célibataires, il est important que leur coup de foudre ait fait la démarche de s'inscrire sur les listes électorales (Dazed) — Au Ghana, la multiplication des coupures d'électricité s'invite comme sujet majeur de l'élection présidentielle de fin d'année (Jeune Afrique) — Agitations dans la région algérienne de Tiaret face aux pénuries d'eau potable (Arab News) — Ouverture à Séoul d'un centre de recherche académique "dédié à la civilisation juive et à la société israélienne", le premier de ce genre en Corée du Sud (The Korea Herald) — Une décennie après sa disparition, Jaguar relance son SUV Freelander, cette fois en version électrique produite et vendue en Chine (Fortune) — En Écosse, la réintroduction du castor accroît les tensions entre agriculteurs et écologistes (Sciences et Avenir) — L'industrie financière du Kazakhstan s'inquiète de la création d'un monopole d'État sur les paris en ligne, estimant par la voix de sa porte-parole que cette nouvelle institution "pourrait nuire à la compétition au sein du secteur du paiement, vital au pays, et envoyer à l'étranger le signal que les réformes nécessaires du monde des affaires sont plus guidées par d'obscurs intérêts que par les bénéfices pour les professionnels ou les consommateurs" (Intellinews) — Décès à 93 ans de la poétesse et performeuse Kazuko Shiraishi, la "Allen Ginsberg du Japon" (AP) — Tensions géopolitiques et incertitudes économiques poussent les millionnaires chinois à s'expatrier : on compte un nombre record de 15 200 départs de millionnaires l'an dernier, principalement pour les États-Unis, le Canada et Singapour (Nikkei Asia) — Ardèche, Normandie, Occitanie, Loire, Île-de-France et ailleurs : Beware Magazine publie sa sélection annuelle des festivals français de l'été (Beware).
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Gardons les pieds sur Terre pendant que ça tourne !
Un grand merci à Marjorie Risacher pour sa relecture attentive, et ses coquillicides impitoyables.
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